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Capacité contributive
Forgée par Adam Smith, la Capacité contributive est un principe fiscal selon lequel la répartition d’un impôt peut se faire en fonction des revenus et richesses de chacun des agents économiques, plutôt que sur la base de leur consommation individuelle. Il est parfois difficile, si ce n’est impossible, d’établir l’usage individuel qui est fait des biens collectifs ou de services publics. Afin de couvrir le coût de ces avantages publics, un niveau nécessaire de recettes fiscales est établi, puis prélevé au moyen d’impôts entre les agents. L’impôt progressif, avec un taux plus élevé à mesure que s’accroît la valeur de l’élément taxé (par exemple, les revenus), part de ce principe.
« Les sujets d’un État doivent contribuer au soutien du gouvernement, chacun le plus possible en proportion de ses facultés, c’est-à-dire en proportion du revenu dont il jouit sous la protection de l’État. »
Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations – Livre V, Chapitre 2, 1776
Pour mesurer la capacité contributive des agents, plusieurs variables, économiques et politiques, sont à prendre en compte. Le choix peut se porter sur des données objectives comme les revenus du travail (salaires) ou les revenus du capital (mobilier et immobilier). Mais il peut également se porter sur un terrain plus subjectif (« Est-il plus facilement acceptable pour les électeurs de taxer les riches ou les rentiers ? »).
Aléa moral
La notion d’ « Aléa moral » a été introduite au XVIIème siècle par Adam Smith, qui la caractérise comme « la maximisation de l’intérêt individuel sans prise en compte des conséquences défavorables de la décision sur l’utilité collective ». Il peut s’agir de situations où l’un des contractants dissimule ou fausse des informations, augmentant sa prise de risque, convaincu que les coûts potentiels seront totalement ou partiellement supportés par les autres contractants.
Un dirigeant peut par exemple aggraver son endettement, quitte à augmenter le risque de faillite de son entreprise ; un trader peut prendre des positions non autorisées sur les marchés pour augmenter ses bénéfices et donc son bonus ; etc. Le terme d’ « aléa moral » trouve ses origines dans le secteur de l’assurance, où les assurés, se sentant protégés, peuvent avoir tendance à adopter des comportements coûteux.
Ce type d’asymétrie d’informations a été particulièrement mis en lumière ces dernières années, notamment pour expliquer les origines de la crise des subprimes où, non concernés par le risque systémique qu’ils créaient, des opérateurs financiers ont permis à des ménages à faible capacité de remboursement de s’endetter massivement.
Théorie de l’agence
La Théorie de l’agence s’intéresse aux relations contractuelles entre un principal (mandant) et un agent (mandataire). Cette branche de l’économie doit son nom actuel à Michael Jensen et William Meckling (1976). Traditionnellement, un mandataire se voit déléguer un certain pouvoir décisionnel, tout en disposant d’informations et de compétences non détenues par le mandant. Bien souvent, il ne dispose pas des ressources financières dont jouit le mandant. Ces relations peuvent être celles d’un supérieur hiérarchique avec son employé, d’un acheteur de logement avec son agent immobilier, d’un client avec sa banque, d’un actionnaire avec son dirigeant, d’un médecin avec son patient, d’un étudiant avec son professeur etc. Les asymétries d’informations, de ressources et de compétences peuvent générer des « coûts d’agence » (recherche du contrat optimal, surveillance et application du contrat, aléa moral).
Ce thème avait déjà été abordé par Adam Smith en 1776 dans la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations : « Les directeurs de ces sortes de compagnies étant les régisseurs de l’argent d’autrui plutôt que de leur propre argent, on ne peut guère s’attendre qu’ils y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que les associés d’une société apportent souvent dans le maniement de leurs fonds. »
Accumulation de capital
Discutée dès Adam Smith et David Ricardo, l’Accumulation de capital représente les différentes façons d’accroître le stock de capital, qu’il soit financier, matériel, intellectuel ou humain. Cette notion revêt donc plusieurs significations, selon que l’on s’intéresse à l’économie dans son ensemble, aux entreprises ou aux individus.
Pour les économistes néo-classiques et keynésiens, l’accumulation de capital représente l’augmentation des biens de production, résultats d’investissements successifs (ou « formation brute de capital fixe »), en vue d’augmenter la richesse ou la valeur de son capital.
Pour les marxistes, l’accumulation de capital représente le réinvestissement du « surproduit social » dans de nouveaux moyens de production ou de nouveaux travailleurs. Cette accumulation est donc directement liée au degré d’exploitation des travailleurs par les capitalistes.
Pour les théoriciens du capital humain, l’accumulation de capital se fait autour des axes majeurs que sont l’éducation et la santé. En affectant des dépenses dans ces deux domaines, les connaissances augmentent, la préservation du capital humain s’améliore, et la productivité croît.