Pourquoi acheter des options ? Pourquoi en vendre ?
Depuis les années 1980, le monde des options s’est considérablement développé et n’est plus l’apanage de quelques banques d’investissement ou d’investisseurs privilégiés. Les produits dérivés se sont démocratisés à un point tel qu’il est aujourd’hui possible d’acheter ou vendre ces instruments en quelques secondes, même sur des plateformes en ligne, que l’on soit professionnel ou particulier. Mais pour quelles raisons un investisseur peut-il chercher à acheter des options ? De la même façon, pourquoi en vendre ?
Options : effet de levier et position sur-mesure
L’une des raisons probablement les plus importantes derrière l’achat d’une option est qu’en échange d’un montant moindre – la prime, il est possible de prendre une exposition totale à la hausse ou à la baisse sur un sous-jacent.
Mi-mars 2014, une option d’achat échéance septembre 2014 sur Alcatel-Lucent, pour un prix d’exercice de 3€, s’échangeait en Bourse pour 0,30€ environ. L’action, elle, évoluait autour de 3€. Autrement dit, au lieu de débourser 3€ pour s’offrir une action, un investisseur pouvait débourser seulement 0,30€ soit 10% du prix de l’action pour parier à la hausse sur celle-ci, sans être exposé à la baisse. Sa seule perte potentielle se cantonnait à la prime déboursée en temps initial.
A l’achat, le risque contenu dans une option est donc limité, tandis que l’effet de levier est, lui, particulièrement important. L’autre mérite des options est de pouvoir prendre une vue directionnelle sur une échéance et un prix d’exercice précis. Un investisseur peut très bien penser que l’action Alcatel-Lucent a peu de chances de dépasser les 4€ sur un horizon de 6 mois, mais peut décider de s’offrir une option avec un prix d’exercice à 4€, peu coûteuse, pour profiter d’une hausse hypothétique.
Pour un investisseur détenant déjà une action en portefeuille, les options de vente peuvent aussi paraître attrayantes. Celles-ci lui garantissent en effet un prix auquel il pourrait se débarrasser de l’action. Une possibilité idéale si l’action venait à chuter.
Pour un trader ne souhaitant pas forcément conserver des options achetées jusqu’à leur échéance, celles-ci contiennent, dans leur prix, un élément intéressant : la volatilité. Si la volatilité implicite du sous-jacent vient à augmenter, la valeur des options détenues en portefeuille devrait elle aussi augmenter. De quoi permettre une revente juteuse.
Vendre des options : vendre de l’assurance et collecter des primes
Mais les investisseurs peuvent être attirés par les options, sans pour autant avoir envie de prendre une vue directionnelle totale à la hausse ou à la baisse. En vendant des options, un investisseur collecte en effet des primes. Primes qui peuvent lui servir à acheter le sous-jacent à un prix moindre ou simplement à spéculer.
Dans l’exemple antérieur, si un investisseur pense que l’action Alcatel-Lucent n’a aucune chance de valoir plus de 3€ d’ici 6 mois, il peut vendre une option d’achat, et collecter 0,30€. Libre à lui de conserver cette prime ou de l’investir ailleurs.
A l’instar d’une détention limitée dans le temps, n’allant pas jusqu’à l’échéance, un investisseur peut chercher à vendre des options simplement pour profiter d’une baisse de la volatilité implicite (les options sont dites short vega).