Le marché des produits structurés, en grande évolution

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Avec la création des options et la propagation du modèle de Black-Scholes dans les années 1980, les marchés ont rapidement assisté à l’éclosion d’une nouvelle classe d’actifs, notamment à travers l’apparition des produits structurés. Mais après la faillite de Lehman Brothers et la nécessaire remise en cause des produits les plus complexes et les plus opaques, le marché des produits structurés a connu un sérieux coup d’arrêt. Quelle est donc l’évolution des produits structurés ?

Les Produits Structurés : une classe d’actifs populaire, mais durement affectée

Difficile de quantifier précisément la part des produits structurés dans l’ensemble des titres détenus par les investisseurs à l’échelle de la planète. Selon l’Association Suisse des Produits Structurés (ASPS) et la Banque Nationale Suisse, en 2007, près de 337 milliards de francs suisses (soit près de 200 milliards d’euros) étaient détenus dans des dépôts auprès des banques du pays, le principal marché. En Allemagne, second plus gros marché des structurés, leur part était évalué à 134 milliards d’euros sur la même période.

La crise et la perte de confiance des acteurs du marché pour les produits moins transparents ont cependant entériné une longue phase de déclin en termes de volumes, même si ces derniers restent impressionnants. CDO, CDO^2, CDS, SPV, Reverse Convertible, options vanilles, options exotiques… La peur, compréhensible, qui a envahi les esprits des investisseurs à partir de 2008 a entamé un large mouvement de circonspection à l’égard des produits financiers, toujours perceptible aujourd’hui.

Les statistiques de l’ASPS démontrent que les produits structurés représentaient 6.4% des actifs totaux détenus (d’où l’appellation de classe d’actifs à part entière) en 2007, contre 4,5% début 2012. Cela recoupe évidemment différentes réalités. Il n’existe pas un seul type de produit structuré, et chaque produit structuré ne se base pas sur le même type de sous-jacent.

Toutefois, le Bulletin mensuel des statistiques économiques BNS donnent une bonne idée de ce que les investisseurs privilégient. En mars 2012, sur 192 milliards de francs suisse comptabilisés en produits structurés, près de 72 milliards étaient consacrés à des produits visant la protection du capital, 55 milliards visaient une participation à la performance du sous-jacent, 46 milliards cherchaient à optimiser la performance, et 16 milliards cherchaient un effet de levier (sans oublier 3 milliards impossible à qualifier).

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Si l’on regarde de près les chiffres suisses, l’on constate qu’en moins d’un an, face à la montée inexorable du risque des dettes souveraines et la montée de la volatilité sur les marchés, les investisseurs ont eu tendance à privilégier clairement les produits structurés avec protection du capital (65,7 milliards de francs suisses en mai 2011 contre 72,6 en février 2012), au détriment notamment des produits à participation (65,6 milliards de francs suisses en mai 2011 contre 55 milliards en février 2012).

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