Vente à découvert ou position courte : comparaison de stratégies baissières
Le 1er septembre 2000, le spécialiste des télécommunications Alcatel atteignait un niveau historique en Bourse : 93,75€ par action. Une décennie plus tard, les actions de la compagnie ne valaient plus que 3€, soit une chute en valeur supérieure à 95%. Comment un investisseur peut-il tirer profit d’une baisse de valeur en Bourse ? Quel est le fonctionnement de la vente à découvert ? Est-il possible de jouer la baisse autrement ? Explications à travers quelques exemples de stratégies baissières.
La vente à découvert : une stratégie simple
Pour un investisseur ayant une vue baissière sur une action, le plus simple est probablement d’effectuer une vente à découvert. Celle-ci consiste à vendre des actions sans les détenir, en vue de profiter d’une baisse du cours. L’investisseur effectuant une vente à découvert le fait généralement grâce à son courtier, qui lui prête des actions en échange d’une commission. A terme, l’investisseur s’engage à racheter des actions sur le marché pour déboucler sa position.
La somme d’argent qui est obtenue suite à la vente à découvert est souvent placée sur un compte ouvert par le courtier, et peut donner droit à rémunération sous la forme d’intérêts. Cette somme d’argent sert également de nantissement à la stratégie. Il n’est pas rare de voir les courtiers exiger des suretés supplémentaires pour renforcer le nantissement, par exemple des obligations ou d’autres actions.
Lorsque l’investisseur choisit de déboucler sa stratégie, si le cours des actions a augmenté, il réalise une perte. Si, au contraire, le cours de l’action a baissé, il réalise un gain. Pour connaître son bénéfice ou sa perte nette, l’investisseur doit donc prendre en compte l’évolution du prix de l’action, le coût d’emprunt des actions, la rémunération potentielle du compte où est déposé l’argent provenant de la vente, les frais de courtage et toutes les autres dépenses liées aux transactions.
Stratégies baissières : les alternatives
Adopter une stratégie de trading baissière ne se résume pas à la vente à découvert. Celle-ci peut s’avérer relativement contraignante car elle suppose des coûts (emprunt, frais de transactions) et expose l’investisseur à des problématiques de liquidité (que faire s’il est impossible de racheter suffisamment d’actions pour déboucler sa position ?). Sans oublier que sa perte est potentiellement illimitée. Il est en outre fréquent de voir les autorités de régulation bannir les ventes à découvert, notamment lorsque les marchés sont en plein tumulte.
Les alternatives à la vente à découvert existent. Il est possible d’adopter une vue baissière à travers des instruments dérivés tels que les futures/forwards ou les options. Les exigences en matière de nantissement sont parfois plus restreintes. Dans le cas d’un contrat à terme, l’investisseur devra empocher/régler la différence entre le prix d’exercice et le prix final. Dans le cas d’une option, l’investisseur se contente de débourser une prime pour s’offrir une option de vente, et pourra empocher la différence entre le prix d’exercice et le prix final à maturité.
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