Phoenix Autocall : définition & payoff d’un produit structuré à coupons
La majorité des Sales Produits Structurés connaissent évidemment la fameuse Reverse Convertible, sorte de combinaison entre une obligation et un Down and in Put. Le Phoenix Autocall est l’un de ces produits structurés phares, cousin de la Reverse Convertible, avec un payoff légèrement différent, notamment grâce à des coupons versés à intervalles réguliers, et une caractéristique auto-rappelable. Les coupons peuvent ne pas être versés à une date donnée, et l’être à une date ultérieur. Tel un Phoenix, le produit renait donc de ses cendres. Qu’est-ce que cela signifie ?
Un Phoenix Autocall : Définition
Il existe de très nombreuses variantes en matière d’Autocallable Note. Retenons simplement les grands principes : tant que le sous-jacent est au-dessus d’un certain niveau A à une fréquence d’observation fixée à l’avance (par exemple, à la fin de chaque trimestre), l’investisseur perçoit un coupon. S’il s’avère que le sous-jacent est au-dessus d’un certain niveau B lors de cette observation, alors le produit est automatiquement rappelé : l’investisseur perçoit son coupon, mais le produit s’arrête. Enfin, si le sous-jacent évolue en-dessous d’un certain niveau C, l’investisseur risque alors d’être exposé à terme à la performance négative du sous-jacent.
Barrière Coupon, Autocall Trigger, Barrière Put, un exemple numérique pour mieux comprendre le Phoenix Autocall
Afin de mieux comprendre cet exemple de produit structuré qu’est le Phoenix, il convient de prendre un exemple numérique. Voici les caractéristiques que l’on pourrait trouver :
Phoenix Autocall sur BNPParigo
– Sous-jacent : BNPParigo
– Observation du coupon : Trimestrielle
– Maturité : 2 ans
– Barrière Coupon : 60%
– Coupon (conditionnel) : 20% per annum
– Effet mémoire : non
– Autocall Trigger : 100%
– Barrière Put : 50%
– Observation de la barrière : Américaine
Paiement conditionnel du coupon et propriété Autocallable
A la fin de chaque trimestre, si l’on constate que l’action BNPParigo est au-dessus de 60% de son niveau initial, alors l’investisseur perçoit un coupon égal à 20% / 4 = 5% de son capital initial. S’il a investi 100 000 euros, il perçoit donc 5 000 euros.
Si, pour un trimestre donné, l’action BNPParigo est au-dessus de son niveau initial, l’investisseur perçoit son coupon, mais la structure s’arrête définitivement, sans aucune autre conséquence. Sinon, le produit structuré continue jusqu’à la prochaine période au moins.
Restitution du capital à maturité en fonction de plusieurs scénarios
Admettons que le Phoenix n’a jamais été rappelé (BNPParigo n’a jamais fini au-dessus de son niveau initial à la fin d’un trimestre).
Si, au cours des deux ans de vie du produit, l’action BNPParigo a déjà évolué à ou en-dessous de 50% de sa valeur initiale, alors l’investisseur sera exposé à toute performance négative de l’action. Par exemple, s’il s’avère que le plus bas marqué par l’action ait été de 40% de sa valeur initiale (l’action a perdu jusqu’à 60% de sa valeur initiale), alors l’investisseur risque de ne pas se faire rembourser intégralement son capital. Si BNPParigo a fini au bout de deux ans à -30%, l’investisseur perd -30%. Si au contraire, l’action BNPParigo s’est reprise en Bourse et a affiché une belle performance, revenant au-dessus de son niveau initial, l’investisseur se voit restituer 100% de son capital.
Si, au cours des deux ans de vie du produit, l’action BNPParigo n’a jamais évolué à ou en-dessous de 50% de sa valeur initiale, l’investisseur se voit restituer 100% de son capital.
Barrière Coupon, Autocall Trigger, Barrière Put, Effet mémoire, quelles variantes pour le Phoenix Autocall
Chacun des paramètres, notamment les niveaux de Barrière Coupon, d’Autocall Trigger, de Barrière Put et d’effet mémoire peuvent donner lieu à des variantes du Phoenix Classique.
Barrière Coupon. Admettons que l’on veuille garantir le coupon, quoiqu’il arrive à la fin de chaque trimestre. Cela revient à mettre une Barrière Coupon à 0%. Toutes choses étant égales par ailleurs, cela renchérit logiquement le coût d’un tel produit structuré, et devrait donner lieu à un niveau de coupon inférieur.
Autocall Trigger. Admettons que l’on ne veuille donner aucune porte de sortie au produit, quoiqu’il arrive à la fin de chaque trimestre. Cela revient à mettre un Autocall Trigger à un niveau infiniment positif. L’impact sur le coût du produit/coupon est incertain. D’un côté, cela peut augmenter les chances de l’investisseur de percevoir jusqu’à maturité des coupons. D’un autre côté, cela peut l’exposer davantage à la Barrière du Put, et donc entamer son capital.
Barrière Put. A travers ce Phoenix, l’investisseur est exposé à un Down and in Put. Plus la barrière est élevée, plus le produit est risqué, et donc plus les coupons sont censés être élevés.
Effet mémoire. Imaginons qu’à une période donnée (dans notre exemple, à la fin d’un trimestre), l’investisseur n’ait pas droit à un coupon, car le sous-jacent se trouve à un niveau trop bas. Dans ce cas, le Sales peut proposer une caractéristique « Effet mémoire » à l’investisseur lorsqu’il crée le produit, en permettant à l’investisseur de percevoir un coupon raté au prochain trimestre si les conditions sont cette fois-ci réunies.
Single ou Worst of. L’investisseur a la possibilité d’augmenter le nombre de sous-jacents présents dans son produit. Au lieu de mettre simplement BNPParigo, il peut par exemple rajouter Credit Agricash et Société Grandiose. Désormais, c’est la plus mauvaise performance des trois actions que l’on retiendra pour déterminer le coupon, le franchissement de la barrière ou du seuil Autocall.