Problèmes économiques pour 2012 : dettes souveraines dans la zone Euro & injections de liquidité de la Banque Centrale Européenne

liquidite

Si l’on jette un bref coup d’oeil à l’année 2011 et que l’on se demande quels sont les risques macroéconomiques pour l’année 2012, on risque d’être peu surpris. Le problème des dettes souveraines est-il réellement réglé ? Quid du soft landing en Chine ?

Trappe à austérité versus nécessité des réformes budgétaires

Pas besoin de se creuser les méninges très longtemps pour identifier les principaux problèmes économiques que nous allons confronter. Tout d’abord, nous nous sommes déjà longuement attardés sur la crise de la zone Euro, que ce soit la crise des dettes souveraines ou les problèmes de liquidités des banques, et sur l’impossible défi qui consisterait à aligner les économies de la périphérie avec les économies du centre. Ensuite, étant donnée le manque de demande, notamment dans les économies les plus développées, et une offre toujours aussi abondante de biens et services, nous avons régulièrement fait allusion au danger de voir une demande non renouvelée par l’apparition de biens technologiques nouveaux, mais simplement contentée par des produits aux coûts de plus en plus faibles, sans grande innovation ou économie de travail. Dans un environnement de faible demande pour des biens uniformes et à peu d’inflation, nous pourrions suivre la pensée keynésienne, qui affirme que trop d’austérité peut s’avérer contre-productive pour la réduction des déficits budgétaires. Bien sûr, les dépenses gouvernementales ont besoin d’être mieux encadrées, mais difficile de suivre les économistes qui pensent qu’une thérapie de choc est possible, sans dégrader fortement la demande nationale. Enfin, le fait que les Etats-Unis ne se soient pas plongés dans une récession forte en 2011, mais dans une croissance molle de l’ordre de 2%, continue de nourrir des attentes positives pour 2012, même si encore une fois, le taux de croissance pour cette année ne devrait pas être extraordinairement positif.

Alors, que réserve l’année 2012 dans son ensemble ? Dans la mesure où les problèmes attendus pour 2012 sont déjà largement identifiés car non réglés et déjà partiellement vécus, on peut affirmer que les marchés les ont déjà pris en compte.

« Soft landing » en Chine, et règlement de la crise des dettes souveraines en Europe

Même si peu de progrès seront accomplis concernant les problèmes de la zone Euro, du moins à court terme, la Banque Centrale Européenne aura un rôle accru à jouer. Dans la mesure où c’est le risque déflationniste plus que le risque inflationniste qui doit être combattu, des taux de refinancement encore plus faibles ainsi que des liquidités accrues, mises à disposition des banques, semblent susceptibles sur le Vieux Continent. Si tant est que ces initiatives soient maintenues, elles devraient continuer de nourrir les injections de liquidité dans le système jusqu’à trouver leur effet sur l’économie réelle. Malheureusement, une grande partie des EUR 489 Mlds déjà débloqués en décembre par Fonds européen de stabilité financière (FESF) a à peine eu le temps d’être prêtée aux banques qu’elle n’était déjà revenue dans les comptes de la Banque Centrale Européenne, les grandes institutions financières de la zone Euro préférant les mettre à l’abri plutôt que de les transmettre à l’économie réelle.

En ce qui concerne la réduction des déficits publics, il convient de noter que la simple réduction des dépenses gouvernementales est un leurre, dans la mesure où, pesant lourdement sur les contribuables les plus modestes, elle ralentit la croissance jusqu’à un point où les effets deviennent mêmes négatifs (et le déficit s’agrandit encore davantage).

En matière de croissance, si un taux de 2% devrait être atteint par les Etats-Unis en 2012, et peut être au Japon, les perspectives sont plus contenues pour la Grande-Bretagne, et c’est plutôt une contraction que l’on attend dans la zone euro, ainsi qu’un atterrissage en douceur ou soft landing du côté de la Chine (7.5%). Les marchés, ayant largement pris en compte ces données négatives, pourraient réserver de très fortes surprises à la hausse, en cas de mesures fortes et réformes de la part des Etats, conjuguée à une politique volontariste de la part de la FED ou de la Banque Centrale Européenne.

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