Croissance mondiale et performance des marchés actions : des prévisions 2012 meilleures que 2011 ?
L’économie mondiale, les capacités de croissance ainsi que les résultats d’entreprise revêtent un caractère profondément mitigé, tant d’un point de vue géographique que du fait que les perspectives de croissance semblent plus positives que les analystes ne veulent bien le penser, et que les résultats d’entreprises américaines et européennes semblent plus négatifs que le consensus. Les investisseurs connaîtront-ils un regain d’optimisme au premier semestre 2012 ?
Performances actions : un environnement macroéconomique difficile en Europe, meilleur aux Etats-Unis, moyen dans les pays émergents
L’économie américaine se porte mieux que les autres principales économies du monde. Un volontarisme prononcé pour engager les réformes budgétaires, mais également abaisser les dépenses des entreprises et des ménages, a largement contribué à atteindre une croissance de l’ordre de 2% en 2011 et devrait permettre d’atteindre un niveau similaire en 2012. Les indices ISM, aussi bien manufacturiers que non-manufacturié, ont été bien au-dessus du niveau fatidique de 50 en décembre (lorsque l’indice ISM est au-dessus de 50, cela signifie une phase d’expansion), les dépenses personnelles ont été en hausse, le chômage a reculé de 10% à 8.5%, les dépenses budgétaires seront elles aussi réduite, même si cela se fera probablement sur une période deux fois plus longue qu’en Europe, les exemptions de taxes sur les salariés ont été maintenues, même si cela risque d’être effectif pour les deux prochains mois uniquement. La question qui demeure est de savoir comment les bénéfices des entreprises pourront progressés dans un contexte de croissance aussi faible. Avec une prévision de croissance des bénéfices de l’ordre de 5 à 10%, cela équivaut à donner des multiples (PE ratio) de l’ordre de 12 pour l’année 2012 en général sur le marché actions américain.
L’économie japonaise présente de son côté une image bien plus encourageante. Tandis que l’économie nippone s’est rétrécie suite à la catastrophe de Fukushima, les prévisions de croissance de 2% pour 2012 semblent atteignables, mais cela dépendra de la vitesse à laquelle les entreprises font repartir l’économie (plus rapidement qu’en 2011 ?).
Hard landing ou Soft landing en Chine
Les économies émergentes représentent une source d’inquiétudes plus importante pour les asset managers. Les tensions inflationnistes résultant d’une forte demande ont certes été perçues et combattues par les gouvernements, mais les mesures qui ont été prises pour combattre l’inflation ont aussi entamé leur potentiel de croissance. Dans quelle mesure, un taux de croissance plus « normal » de 7.5% en Chine, bloquera la croissance des bénéfices des entreprises (et le taux de croissance mondial) ? Difficile d’estimer correctement ces taux de croissance, mais tout laisse à penser que la croissance des pays émergents sera plus contenue en 2012, et que les résultats des entreprises seront acceptables, sans pour autant donner lieu à une situation négative.
L’économie européenne obéit, elle, à des problématiques bien différentes, c’est le moins que l’on puisse dire. Le déclin des ventes et de l’activité manufacturière, le déclin de la confiance et du sentiment des affaires, ainsi qu’un taux de chômage de 10.3% pour la région n’augurent rien de bon, d’autant que les mesures d’austérité apparaissent encore comme très incertaines ou lentes à mettre en place, sans même parler du problème de trappe à austérité qu’elles poseront lors de leur mise en place. Le taux de croissance de la région sera probablement négatif en 2012, même si à terme un Euro plus faible devrait permettre de relancer les exportations. Les perspectives sont légèrement plus positives en Grande-Bretagne, où la croissance sera certainement positive. Dans tous les cas, les bénéfices attendus des entreprises ne semblent pas pouvoir être en réelle croissance dans la zone Euro, pas plus qu’en Grande-Bretagne.
D’une façon générale, alors que la plupart des marchés actions traditionnels peuvent rebondir grâce à un environnement macroéconomique en progrès, une telle assertion n’est pas applicable pour l’Europe. Néanmoins, les problèmes de la zone Euro, de la crise des dettes souveraines aux difficiles réformes budgétaires en passant par les plans d’aide aux banques en difficulté sont déjà largement attendus par le marché. Sont-ils suffisamment reflétés dans les prix des grands indices tels que l’EuroStoxx50 ou dans le prix des actions occidentales (et surtout périphériques) ?