First Solar & Vestas Wind Systems, l’effondrement des technologies propres ?
Hier adulées, aujourd’hui honnies, les compagnies à technologie propre sont en train de payer leur dépendance aux aides gouvernementales et l’attaque des concurrents chinois, malgré un profil a priori attrayant. First Solar et Vestas Wind Systems sont des exemples concrets de ce changement brutal.
Energies propres : une impulsion gouvernementale
Les compagnies à technologie « propre » ont un secret mal gardé. La plupart d’entre elles, qu’elles soient liées à l’énergie solaire, à l’énergie hydraulique, à l’énergie éolienne ou à l’électrique, sont encore loin de pouvoir rivaliser avec les énergies fossiles et leurs dérivés. Elles sont encore largement dépendances subventions gouvernementales.
Selon les statistiques de raccordements d’ERDF, le parc photovoltaïque français accusait encore un retard net vis-à-vis de son voisin allemand. Ce retard a peut-être sauvé, malgré lui, la formation d’une bulle.
Une telle différence en matière de parc photovoltaïque, entre l’Allemagne et la France, peut trouver ses origines au début du siècle. Au début des années 2000, l’Allemagne a demandé à ses compagnies électriques d’acheter l’énergie, à des tarifs très intéressants, produite par les citoyens qui accepteraient d’installer des panneaux solaires ou des éoliennes. En l’espace de quelques années, l’Allemagne est devenue, avec cette politique de subvention indirecte, le marché solaire le plus important du monde. En 2010, nos voisins ont installé l’équivalent de 7 gigawatts d’énergie solaire, soit 40% des installations mondiales.
Des incitations qui nourrissent la bulle du solaire
First Solar, l’un des principaux producteurs de panneaux solaires dans le monde, basé aux Etats-Unis, a commencé à travailler en Allemagne à partir de 2007. Le marché allemand a vite représenté son principal débouché en matière d’installations. Les compagnies allemandes de services collectifs représentaient plus de la moitié des ventes du groupe en 2010. Un marché extrêmement porteur, dont l’action a pu profiter jusqu’au démarrage de la crise.
En Europe du Nord, un autre pays s’est fait remarquer pour sa politique active en matière de technologies propres. A partir de 1979, le Danemark a en effet décidé de miser sur ses côtes venteuses pour pousser progressivement son industrie énergétique fossile vers l’énergie éolienne. Les incitations furent diverses, allant de subventions pour la création de fermes éoliennes à la mise en place de tarifs attractifs pour le rachat d’énergie, en passant par les paiements des compagnies de services collectifs qui distribuaient l’énergie des fermes à travers leur réseau. Cette approche en matière d’énergie propre a également porté ses fruits. La part de l’éolien dans la production totale de l’électricité danoise est montée à 20%. Vestas Wind Systems, le plus grand fabricant domestique d’éoliennes, est devenu un géant mondial.
Une situation devenue insoutenable face aux exigences de Bruxelles en matière de dépenses publiques, et face au manque de rentabilité intrinsèque des filières éoliennes et solaires ?