Notations financières : le risque de défaut se lit également à la lumière des perspectives fournies par les agences
Face au risque de crédit, les investisseurs n’ont souvent comme choix que de s’en remettre à leurs propres analyses crédit ou de se baser sur les notations données par les agences spécialisées telles que Moody’s Investors Service, Standard & Poor’s Corporation, Fitch Ratings ou même Dagong Global Credit Rating. Les grilles de notations fournies permettent généralement d’appréhender correctement le risque (AAA, AA, A, BBB, etc.), les agences donnant des explications détaillées sur ce que leurs notations signifient. Mais outre la notation première, les investisseurs peuvent également se demander si cette notation est sous surveillance positive ou négative, et quelle est la perspective associée. Par ailleurs, les agences de notation fournissent des statistiques historiques sur les taux de défaut en fonction des notations, des mises sous surveillance ou des perspectives, permettant alors de quantifier plus précisément le risque de défaut.
Pour une obligation à long terme, une notation financière représente une évaluation prospective de la probabilité de défaut et de l’ampleur des pertes réalisées en cas de défaut. Pour les obligations à court terme (moins d’un an), les notations financières sont simplement des évaluations prospectives de la probabilité de défaut. Par conséquent, les notations financières sont les évaluations du risque de défaut associé à une émission obligataire spécifique.
Des études périodiques publiées par les agences de notation permettent de mettre en relief deux des aspects du risque de défaut : le taux de défaut historique et les pertes en cas de défaut. Dans le premier cas, les agences de notation partagent avec les investisseurs le pourcentage d’obligations, pour une notation donnée, qui ont connu un défaut sur une période donnée. Elle peut par exemple indiquer que le taux de défaut d’une obligation un an pour une obligation de notation BB est de 2,1%. Plus la notation est faible, plus le taux de défaut est élevé. Les agences de notation montrent également les pertes occasionnées en fonction d’autres caractéristiques (secteur, niveau de séniorité de l’obligation, pays, etc.). En combinant par ailleurs les potentielles mises sous surveillance positive ou négative, ainsi que les perspectives, les investisseurs améliorent davantage leur perception du risque de défaut. Typiquement, lorsqu’une obligation est mise sous surveillance positive (négative), Moody’s considère qu’une dette de premier rang à long terme non garantie est susceptible d’être améliorée (dégradée) de deux rangs au cours des prochains mois. Lorsqu’une simple perspective positive ou négative est associée, le changement de rang ne sera probablement que d’un cran. Cependant, une note peut toujours être relevée ou abaissée sans mise sous surveillance préalable, voire inchangée malgré une mise sous surveillance ou une perspective.