Motifs de transaction des produits dérivés
Options, produits structurés, futures… Les produits dérivés financiers sont-ils uniquement des instruments de spéculation ou conservent-ils encore leur caractère de couverture ? Participent-ils à la liquidité du marché ou à la formation des prix ? Quelle est leur utilité ?
• L’une des grandes caractéristiques des produits dérivés est de permettre le transfert des risques. Un agriculteur peut ainsi vendre un contrat à terme afin de s’assurer un prix futur pour sa récolte et donc son gain, tandis qu’un consommateur achètera ce contrat, lui, afin d’être certain de maîtriser son coût. Une compagnie aérienne peut acheter une option sur pétrole, afin de contrebalancer le risque de hausse des prix qui pourrait avoir un impact négatif sur ses résultats. Les dérivés participent ainsi à une logique de couverture des risques.
• Les produits dérivés donnent de précieuses informations sur la perception des opérateurs. Lorsqu’une option semble onéreuse, cela peut être dû à la volatilité implicite utilisée dans le calcul de ladite option. Les agents partagent alors un sentiment commun, celui que le sous-jacent s’avère particulièrement risqué. Pour les contrats à terme, plus le prix à terme est élevé par rapport au prix au comptant, plus les opérateurs pensent que le sous-jacent gagnera en valeur d’ici l’échéance du contrat. Cela peut donner des informations sur le niveau des taux d’intérêt dans l’économie ou les coûts de stockage.
• L’échange de produits dérivés participe au mécanisme de formation des prix. Les transactions sur les options ou les contrats à terme ont un impact sur les sous-jacents et sur leur prix au comptant. Des opérateurs se positionnant massivement à la vente sur des contrats à terme peuvent par exemple transmettre une vision négative sur l’évolution future du sous-jacent, contribuant ainsi à la baisse du prix au comptant de celui-ci.
• Toutes les opérations n’obéissant pas à une logique de couverture, les motifs de spéculation ne sont pas à négliger. Un spéculateur peut tenter de tirer partie de l’évolution qu’il attend d’un sous-jacent et prendre position à travers des produits dérivés, lesquels ont la particularité de contenir un fort effet de levier. Ainsi, un investisseur souhaitant se positionner à la hausse sur une matière première, sans avoir d’attache particulière vis-à-vis de celle-ci, peut décider d’acheter des contrats futures, ce qui ne lui fera débourser aucune somme en date initiale, d’où un effet de levier infini.
• Quant aux arbitragistes, ceux-ci interviennent pour exploiter les inefficiences du marché qu’ils perçoivent, sans risque. Un arbitrage simple consiste à détenir le sous-jacent en l’achetant au comptant, tout en vendant un contrat à terme perçu comme évoluant à un prix trop élevé. Les techniques d’arbitrage contribuent alors à la liquidité du marché ainsi qu’au processus de formation des prix.