Calcul du ratio de liquidité immédiate : exemple
En 2011, la société Veolia a fait état d’une perte nette de 490 millions d’euros, largement imputable à des dépréciations d’actifs massives. Si celles-ci touchent traditionnellement le goodwill ou la revalorisation d’acquisitions, elles peuvent parfois témoigner de la perte de valeur de stock invendus ou d’actifs réalisables. Afin d’évaluer la santé financière réelle d’un partenaire, les investisseurs, banques ou fournisseurs s’intéressent de près aux ratios de liquidité. Ces derniers permettent d’obtenir une certaine idée de la capacité de remboursement à court terme de l’entreprise. Le ratio de liquidité générale possède l’inconvénient de prendre en compte les stocks, qui ne sont pas toujours facilement cessibles. Le ratio de liquidité immédiate, lui, s’intéresse davantage aux liquidités disponibles.
Ratio de liquidité immédiate : formule
Le ratio de liquidité immédiate équivaut au rapport du disponible sur le passif à court terme (dettes à moins d’un an).
Prenons l’exemple d’une compagnie qui déclarerait posséder un actif circulant de 1.850€ (1.400€ en cash à la banque, 100€ de valeurs réalisables, et 350€ de stocks). Ses dettes à moins d’un an envers les fournisseurs, elles, s’élèvent à 1.200€. Son ratio de liquidité immédiate est donc de :
Parce que l’actif circulant et le passif à court terme peuvent, en théorie, être convertis en liquidités rapidement, le ratio de liquidité générale fait office de mesure de solvabilité à court terme. Mais il s’agit d’une mesure de solvabilité fortement liée à la capacité de l’entreprise à se défaire de son inventaire ou à réaliser rapidement la valeur de certains actifs. Retrancher le stock ou les valeurs réalisables de l’actif circulant peut donc s’avérer utile pour avoir une idée de la vitesse à laquelle l’entreprise peut faire face à ses dettes à très court terme. Dans l’exemple ci-dessus, pour chaque euro que l’entreprise doit, celle-ci possède 1,17€ en cash à la banque. Ses dettes à court terme sont couvertes 1,17 fois par son actif le plus liquide.
Pour un créancier, un fournisseur ou une banque, plus le ratio de liquidité immédiate est élevé, meilleure est la situation. Un ratio élevé facilite la confiance et le travail de l’entreprise, mais celui-ci peut également signifier que l’entreprise n’alloue pas de manière optimale ses ressources les plus liquides, notamment vers des investissements de long terme ou vers des placements plus rentables. Dans la réalité, le ratio de liquidité immédiate des grands groupes est particulièrement bas, ceux-ci préférant investir leurs liquidités plutôt que de les laisser sur des comptes bancaires où elles ne rapporteraient que peu d’argent, voire pas du tout.
D’autres mesures peuvent s’avérer utiles pour renforcer la pertinence du ratio de liquidité immédiate. C’est le cas du ratio de l’intervalle défensif qui, lui, s’intéresse au rapport entre l’actif circulant et les coûts opérationnels quotidien, mesurant ainsi le nombre de jours pendant lesquels les actifs les plus liquides permettraient de faire face aux dépenses quotidiennes. Un tel ratio peut donner une certaine idée de la capacité de résistance de l’entreprise face à une grève ou à une interruption du processus de vente.
Qu’en est-il de la valeur de ce ratio lorsque les dettes à court terme n’existent pas ou sont nulles ?