Butterfly, stratégie d’options à risque limité, pour vendre la volatilité
Le Butterfly, parfois directement traduit comme « Papillon » est une stratégie d’options à risque limité visant à prendre une vue sur une certaine stabilité du sous-jacent, et donc bénéficier d’une faible volatilité. Il s’agit d’une combinaison de quatre options. En quoi consiste-t-elle précisément ?
Le Butterfly : Définition
Un Butterfly classique consiste en l’achat d’un put de strike inférieur (K1), la vente d’un straddle de strike intermédiaire (K2, donc à la fois la vente d’un call et d’un put de strike K2), et l’achat d’un call de strike supérieur (K3). Il en résulte un payoff borné, avec ce que l’on appelle parfois des « ailes ».
Supposons que vous suiviez l’actualité du groupe L’Oréol, et que celui-ci doit publier ses résultats annuels dans quelques jours. Vous êtes quasiment sûr(e) que les prévisions des analystes sont correctes, et qu’aucune surprise ne devrait émaner de la publication des comptes. Cependant, vous n’en êtes pas sûr(e) au point de vouloir prendre trop de risque, et de vendre directement un straddle. Vous préférez limiter vos pertes en cas de problème. Un Butterfly est-il une bonne stratégie de trading ?
L’action L’Oréol coûte aujourd’hui 100 euros. Soit un put un mois, de strike 85 et d’un prix de 4 euros. Soit un call un mois, de strike 115 et d’un prix de 5 euros. Soit un put un mois, de strike 100 et d’un prix de 9 euros. Soit un call un mois, de strike 100 et d’un prix de 10 euros. En achetant les deux premières options, et en vendant les deux dernières, l’investisseur construit un Butterfly 85-100-115, ce qui lui rapporte initialement 10 + 9 – 4 – 5 = 10 euros.
Est-ce financièrement attrayant ? Que se passe-t-il dans un mois ?
Si L’Oréol clôture à 75 euros à cause de très mauvais résultats, l’investisseur empochera 10 euros grâce à la prime du Butterfly, mais fera une perte nette de 15 euros en ayant vendu un put de strike 100 et acheté un put de strike 85. Sa perte nette totale est donc de 15 – 10 = 5 euros.
Si L’Oréol clôture à 101 euros grâce à des résultats en ligne avec les attentes du marché, l’investisseur empochera 10 euros grâce à la prime du Butterfly, et fera une perte nette de 1 euros en ayant vendu un call de strike 100. Son gain total net est donc de 10 – 1 = 9 euros.
Le Butterfly, une bonne stratégie pour être short vol
On le comprend, plus le sous-jacent aura tendance à rester autour de son prix initial dans notre cas, plus l’investisseur maximisera son gain, qui tendra alors à se rapprocher de la prime encaissée, sans perte due aux autres options. Un Butterfly à la monnaie est donc une stratégie de trading intéressante si l’on pense que la volatilité sera très faible, car il permet d’empocher une prime substantielle. Dans tous les cas, la perte maximale est limitée.
A l’inverse, si l’investisseur pense que le sous-jacent ne restera pas autour de son niveau initial, il peut très bien vendre le Butterfly. Il obtient alors un payoff inverse, plus en adéquation avec une vue long vol.
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Catégories : Finance, Généraliste | Tags : Options, Volatilité | Publiez votre commentaire