Risque de stagflation, trappe à austérité, et carry trades sur les primes de risque

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La plupart des grands marchés actions ont clôturé la semaine dernière en baisse (SX5E -4.8%, SPX -1.3%). Retour de la perception du risque ? Prise de profits ? La véritable question demeure celle de la croissance. Comment les banques centrales et les gouvernements, malgré des injections de liquidités massives, peuvent-ils soutenir la croissance mondiale ? Celle-ci, mesurée sur une période de 3 ans consécutifs, est la plus basse depuis 1970. Quel est le risque de « stagflation » ? Comment les économies peuvent-elles surmonter les problèmes fiscaux qui les attendent ?

Les marchés reconnaissent aujourd’hui que la Banque Centrale a considérablement réduit les risques extrêmes dans la zone Euro, tandis que l’Espagne joue la montre en attendant de demander le démarrage du programme d’achat d’obligations. La volatilité sur les marchés est toujours extrêmement (artificiellement ?) basse (le VIX spot est en-dessous de 16, et le VXX en-dessous de 23).

Au niveau industriel, l’indice PMI de la zone Euro pour septembre a atteint 46.1, un quatorzième mois consécutif en territoire de contraction (une mesure en-dessous de 50 est signe de contraction). Les PMI de l’Allemagne et de la France ne sont pas en reste, avec des niveaux respectifs de 47.3 et 42.6.

Au niveau du travail, le taux de chômage de la zone Euro a atteint le taux record de 11.4% en Août. En France, Michel Sapin, ministre du travail, a même fini par reconnaître la semaine dernière que le nombre de chômeurs avait dépassé la barre fatidique des 3 millions de personnes.

Malgré une prise de conscience des problèmes monétaires et une certaine efficacité dans leur résolution, les indicateurs profonds de l’économie continuent donc d’être négatifs. Couplés à l’inflation, aux mesures fiscales drastiques et à une baisse des dépenses publiques, la croissance en berne que connaît la zone Euro fait inévitablement penser à la trappe à austérité dans laquelle peuvent plonger les populations les plus démunies.

Sur les marchés, les investisseurs vont désormais devoir se poser la question de la prime de risque, afin de guider leurs stratégies jusqu’à la fin de l’année. Certes, il existe un grand risque de trappe à austérité, mais concrètement, où trouver encore du rendement ?

Si les primes de risque sont considérées comme assez basses, ou si elles ne se matérialisent pas (ie si le rendement que les actifs risqués octroient est toujours plus élevé que les actifs sans risque), cela continuera d’encourager les investissements dans les marchés actions. La prime de risque est en quelque sorte une compensation pour le danger pris par les investisseurs – or en période d’injections massives de liquidités dans le système financier, la volatilité des actifs risqués devient mécaniquement très faible, et le rendement global de ces actifs est dopé.

Un tel différentiel de rendement entre les actifs risqués et sans risque, pour des volatilités faibles et voisines entre les deux classes, risquent d’encourager les carry trades, autrement dit le fait de vendre les actifs sans risque afin d’acheter des actifs risqués, et collecter la différence de rendement.

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