Les prix de l’acier en tube aux Etats-Unis, opportunité pour bénéficier de la croissance
A la fin du premier trimestre 2010, la croissance de l’économie mondiale s’est accélérée, la liquidité sur les marchés était abondante (le cout de capital était donc peu élevé), les valorisations des entreprises étaient relativement faibles et l’inflation dans les pays du G7 semblait plus que contenue. L’activité économique et les indicateurs de liquidité tournaient à des niveaux élevés historiquement (tant d’un point de vue absolu que dans leur taux de croissance marginale). Aux Etats-Unis, les indicateurs clefs tels que les achats nets de biens durables (« Net new orders of durable goods ») montraient le bon moment que traversait la demande nationale. De bon augure pour la croissance fin 2010 / début 2011 ?
Abondance de liquidité sur le marché
L’abondance de liquidité était favorable pour les actifs américains : les taux d’intérêt réels étaient faibles, les agrégats monétaires montraient une croissance soutenue et les taux de change réels – reflétant les termes de l’échange – étaient stables. Par ailleurs, l’annonce du second plan d’assouplissement quantitatif (QE2) avait pour but de faire descendre les taux d’intérêts hypothécaires. En cas de succès, le QE2 devait donc faire descendre l’ensemble de la courbe des taux et maintenir le coût du capital à un niveau historiquement faible.
La bonne santé des indicateurs d’activité et les conditions de financement relâchées profitent généralement aux actifs risqués tant que l’inflation sur le long terme est contenue. Le marché des TIPS (ou « Treasury Inflation Protected Securities ») ne montrait d’ailleurs aucun signe de changement.
Il existait cependant des divergences intéressantes entre le secteur de l’acier aux Etats-Unis et l’état de l’économie américaine, et surtout du cycle dans lequel celle-ci se trouvait, en phase d’accélération. Historiquement, le secteur de l’acier aux Etats-Unis a toujours été très lié à la croissance du pays, grâce aux secteurs de la construction et de l’automobile.
Ce n’était pas le cas en septembre et octobre 2011. Les faibles capacités d’utilisation des usines et la réduction accrue des démarrages immobiliers tiraient pleinement à la baisse les prix de l’acier, qui se retrouvait derrière le S&P 500 en matière de performance.
L’acier en tube à la traîne
Plusieurs éléments faisaient néanmoins penser à une reprise du secteur.
Les prix de l’acier (tubes) étaient à la traîne tandis que ceux du minerai de fer ou de la ferraille avaient déjà retrouvé leurs niveaux d’avant-crise. Les écarts de prix entre l’acier en tube et ces derniers étaient historiquement au plus haut.
L’acier américain traitait à un discount fort par rapport aux rouleaux d’aciers chinois, une situation rare, qui soulignait d’autant la méfiance vis-à-vis du secteur en Amérique. Lorsque cette divergence a lieu, les capacités d’utilisations locales tendent à augmenter rapidement.
Ensuite, la production chinoise allait être réduite de 10 à 15%, à mesure que le gouvernement allait fermer certains des fourneaux du pays afin de réduire sa dépense énergétique et mieux contrôler ses émissions.
Le secteur de l’acier américain semblait donc être à un point d’inflexion et pouvait conduire à la reprise de positions longues, afin de bénéficier pleinement de l’accélération de la croissance.