L’action Vinci, performance flat & injuste ?
Après avoir perdu 17% sur l’année 2011, signant une performance similaire à celle de l’indice CAC40, l’action Vinci, naturellement exposée au secteur immobilier, avait de quoi susciter des attentes en 2012. Au 5 novembre dernier, elle était pourtant flat. Une punition excessive, pour une compagnie aux résultats solides ?
Car, pour le troisième trimestre 2012, la compagnie qui incarne aujourd’hui l’un des premiers groupes mondiaux de construction et de concessions de services public, a annoncé de solides ventes. Son activité est soutenue (+7.3% en général, +3.2% à structure comparable). Son chiffre d’affaires est en hausse à la fois dans le segment concessions (+1.4% à structure réelle, +1.2% à structure comparable), et dans le segment contracting (+5.0% à structure réelle, +1.8% à structure comparable). La compagnie a indiqué que son chiffre d’affaires devrait grimper de 4% en 2012, bien que l’impact négatif des mesures fiscales et sociales en France (Projet de Loi de Finances pour 2013) devrait faire reculer son bénéfice net de 3% à 4% cette année par rapport à 2011.
La compagnie peut par ailleurs compter sur des contrats juteux pour les années à venir tels que l’Arena Dunkerque (contrat de 28 ans, investissement initial de 112 millions d’euros), la Maintenance des réseaux routiers du district londonien d’Hounslow et de l’île de Wight (contrat de 25 ans, investissement initiaux de 125 millions d’euros et 180 millions d’euros respectivement, ou la construction d’unréservoir et d’une station de relevage en Arabie Saoudite (investissement initial de 138 millions d’euros).
Le contraste est significatif avec la situation du groupe à la moitié de l’année, où la pression sur les municipalités et la réduction des dépenses imposées par le nouveau gouvernement faisait craindre une baisse des revenus de construction et d’entretien des routes. Le marché de la construction en Europe devrait cependant continuer à représenter une source d’inquiétude pour 2013. Vinci peut compter sur son étendue géographique et ses liquidités pour se sentir protégée. Preuve de la confiance des investisseurs, sa dette de référence (4.125% 02/2017) cotait à un rendement d’à peine 1,60% en septembre dernier.
Si l’on observe enfin Vinci d’un point de vue relatif, l’action peut sembler attrayante vis-à-vis de ses pairs. Le Price-to-Earnings ratio est sous-évalué (moins de 10 contre plus de 12 pour le secteur), et son potentiel de ventes aussi (sur les douze derniers mois, ses ventes ont progressé de près de 8% contre 4% en moyenne pour le secteur).