Discours de Mario Draghi et Assouplissement Quantitatif (QE3), catalyseurs du marché en Août
Le mois d’Août a été caractérisé par de faibles volumes sur le marché des actions, même comparés à l’an dernier. En 2011, alors que les débats sur la hausse du plafond de la dette budgétaire faisaient rage et se heurtaient à une inquiétante inertie de la part des politiques américains, l’indice phare de la place, le S&P 500, avait été jusqu’à perdre près de 16% en quelques jours. Car qui dit faibles volumes, dit également peu de résistance, et volatilité naturellement exacerbée. Une situation paradoxalement différente cette année ?
Assouplissement quantitatif en vue, or en tant que protection contre l’inflation, et envolée des marchés
Les marchés européens sont clairement bénéficiaires du fameux discours de Mario Drahi tenu le 26 juillet. « La BCE est prête à faire tout ce qui sera nécessaire pour préserver l’euro. Et, croyez-moi, ce sera suffisant » avait-il ainsi déclaré, prenant de court des marchés en pleine relaxation estivale. L’EuroStoxx 50 s’est envolé de plus de 17% depuis.
Pourtant, les marchés ne sont pas tous dans le vert à travers le monde. Les actions asiatiques ont sous-performé, principalement sur fond d’inquiétudes quant à la croissance de la Chine. L’indice Hang Seng a ainsi reculé de 1.5% sur le mois.
En ce qui concerne les matières premières, l’or et l’argent ont respectivement pris 4.8% et 13.4%, principalement grâce aux commentaires de la Banque Centrale Européenne et des desideratas de Ben Bernanke. En effet, celui-ci a laissé entendre plusieurs fois que la Réserve Fédérale américaine réfléchissait à un « troisième assouplissement quantitatif » ou QE3, en particulier si la situation économique venait à se détériorer au pays de l’Oncle Sam. Il est intéressant de noter que le ratio des prix or/argent est actuellement extrêmement élevé (~54) et pourrait se réduire si l’argent superforme l’or. Le ratio est d’ailleurs en baisse depuis juillet. C’est généralement le cas lors de période de Quantitative Easing et de reflation.
Le marché du pétrole a aussi traversé un mois clairement positif, avec un baril de Brent en hausse de 10.3%, poussé en grande partie par les tensions au Moyen Orient et l’enlisement du conflit syrien. Pourtant, au niveau macroéconomique, rares sont les fondamentaux présents (soft landing ou hard landing en Chine, pays européens en récession, faiblesse de la croissance américaine ou japonaise).
En revanche, alors que les matières premières agricoles connaissaient jusqu’ici une année en forte croissance, poussées notamment par les problèmes de sécheresse en Amérique et un été très sec en Europe de l’Est (Russie, Ukraine), le maïs et le blé ont fini en très légère baisse, après avoir traité tout le mois dans un corridor. Nul n’oubliera que des denrées agricoles trop onéreuses peuvent représenter un danger, pas tant dans les économies développées, que dans les économies en développement. Le printemps arabe n’a-t-il pas trouvé certaines de ses racines dans des prix alimentaires en hausse ?