BMW, Volkswagen, Daimler : les actions des constructeurs automobiles allemands font de la résistance en Bourse
Contrairement aux constructeurs automobiles français tels que Renault ou PSA, ou à leur confrère allemand Opel, les constructeurs allemands BMW, Daimler & Volkswagen ne sont pas aussi affectés par un problème de surcapacité dans leurs usines et résistent mieux à un ralentissement de la croissance et de la demande dans la zone euro. Pourquoi ? Grâce à (1) un positionnement haut de gamme permettant des prix plus élevés et (2) une présence hors Europe facilitant leurs exportations (Chine + Etats-Unis). Une stratégie commerciale payante ?
Les constructeurs français, en s’étant positionnés sur le milieu de gamme et en ayant tardé à renouveler leurs gammes, se sont fortement exposés à un recul des volumes de vente notamment de la part du Sud de l’Europe. Les capacités de production des constructeurs français sont en sous-utilisation (moins de 50%), alors que le seuil de rentabilité d’une usine se situe généralement entre 75-85%.
BMW a rénové, avec succès, ses Séries 1, 3, 5, 7. Preuve de sa vigueur, la marque vient d’ouvrir une seconde usine en Chine (en partenariat avec Brilliance China Automotive). Cela devrait lui permettre d’augmenter et porter sa production à 300-400 000 exemplaires par an d’ici quelques années. La Chine représente un marché exceptionnel pour BMW. Ne serait-ce que l’an dernier, BMW a vendu plus de 233 000 véhicules en Chine (+37.7%).
Volkswagen a entamé une réorganisation de la direction afin de devenir le premier constructeur mondial d’ici 2018. A titre de comparaison, toujours sur le marché chinois, Volkswagen a écoulé plus de 2,3 millions de véhicules l’an dernier. Il s’agit de l’un des constructeurs les plus rentables du monde, avec 15,4 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier. Enfin, Martin Winterkorn, patron de la holding Porsche SE et du groupe Volkswagen, a récemment réaffirmé sa volonté de voir les deux constructeurs fusionner, afin de créer un groupe intégré, ce qui permettrait aux deux entreprises de réaliser d’importantes synergies.
Daimler, la maison-mère de Mercedes-Benz, peut elle aussi compter sur un profil financier stable (rating A- réitéré par Fitch début juin), mais également commercial grâce, encore une fois, à ses ventes en Chine. Le groupe va d’ailleurs lancer une nouvelle Smart Fortwo, tandis que la division Daimler Trucks (27% des revenus totaux), va lancer un nouvel Actros, seconde génération du célèbre best-seller des années 1997-2010.
Au regard d’autres types d’actions ou de leur propre passé, la volatilité implicite de ces trois constructeurs automobiles peut cependant sembler importante. Aujourd’hui, la volatilité implicite 3 mois pour BMW, Volkswagen et Daimler est respectivement de 30%, 31% et 34%. Pré-2008, il était fréquent d’observer des niveaux de 27%, 28% et 25% respectivement.