Archives de la catégorie : Citations
« Rejetons le laisser-faire, laisser-passer »
Déclaration du général Charles de Gaulle en conférence de presse à l’Elysée, le 16 mai 1967, justifiant la nécessité d’une politique interventionniste. Une pensée en opposition à celle de Vincent de Gournay, à qui l’on rapporte la célèbre maxime « Laissez-faire, laissez-passer », adressée au pouvoir en 1752.
Dès lors que notre pays abaisse ses barrières protectrices, il est nécessaire que nos industries s’adaptent continuellement aux exigences de la concurrence, et ça implique qu’un vaste effort de productivité avec tout ce qui s’y rapporte de recherche, d’investissement, d’équipement soit mené par nous sans relâche. Pour cet effort, il y a deux leviers concevables, chez nous comme ailleurs. L’un c’est la contrainte totalitaire, c’en est un. Et l’autre, c’est l’esprit d’entreprise, c’en est un autre. Nous avons choisi le second, et cela pour des raisons qui tiennent à notre caractère national, au degré de notre développement et à la comparaison entre les résultats respectivement obtenus par l’un et l’autre système quant au rendement, quant à la prospérité collective et quant au sort matériel et moral de chacun. Alors, nous avons fait notre choix qui consiste à ouvrir la carrière à la liberté, mais nous rejetons absolument le laisser-faire, laisser-passer, et nous voulons qu’en notre siècle ce soit la République qui conduise la marche économique de la France.
« S’il il y a bien une chose qui a unit Démocrates et Républicains, ce fut le renflouement des banques. Je l’ai détesté. Vous l’avez détesté. Ce fut quelque chose d’aussi populaire qu’une opération chez le dentiste »
« Notre tâche la plus urgente en arrivant au pouvoir fut de consolider les banques, celles-là même qui furent à l’origine de la crise. Ce ne fut pas une tâche facile. Et s’il il y a bien une chose qui a unit Démocrates et Républicains, ce fut le renflouement des banques. Je l’ai détesté. Vous l’avez détesté. Ce fut quelque chose d’aussi populaire qu’une opération chez le dentiste. »
Dans son discours sur l’Etat de l’Union, prononcé le 27 janvier 2010, le président des États-Unis, Barack Obama, a sévèrement critiqué le renflouement des banques. Une opération douloureuse, mais inévitable, chiffrée à plusieurs centaines de milliards de dollars.
« L’inflation est comme l’alcoolisme. Lorsqu’un homme se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n’est que le lendemain qu’il se sent mal »
Déclaration de l’économiste monétariste Milton Friedman, dans Inflation et système monétaire (1968).
« Le capitalisme peut-il survivre ? Non, je ne crois pas qu’il le puisse »
Déclaration de l’économiste autrichien Joseph Schumpeter. Dans son œuvre Capitalisme, socialisme et démocratie (1942), il semble rejoindre la conclusion de Karl Marx sur inéluctabilité de l’effondrement du capitalisme. Schumpeter reste néanmoins convaincu des bienfaits du capitalisme et regrette cette fin inévitable.
« Les gouvernements n’apprennent jamais. Seuls les peuples le font »
Mots d’esprit habituels chez l’économiste monétariste Milton Friedman.
« Je paie mes salariés pour qu’ils achètent mes voitures »
En rétribuant à hauteur de $5/jour ses ouvriers dès 1914, Henry Ford instaure une véritable révolution dans l’industrie. Mais une telle mesure ne visait pas réellement à augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, et donc augmenter la demande pour ses produits. Il s’agissait avant tout de réduire de façon significative les coûts auxquels sa compagnie était exposée, notamment en matière de turnover et d’absentéisme, en fidélisant efficacement sa main d’œuvre par des salaires attrayants.
« L’exubérance irrationnelle intensifie les valeurs des actifs »
Déclaration du Président de la Réserve Fédérale, Alan Greenspan, le 5 décembre 1996. Celui-ci mettait en garde les marchés boursiers sur la formation d’une bulle spéculative sur les marchés actions. L’expression exubérance irrationnelle, bien que plongée au cœur d’un long discours technique – et jamais répété depuis, est restée dans les annales, étant régulièrement reprise lorsque les prix de certaines classes d’actifs augmentent :
« […] Clairement, une inflation faible soutenue implique moins d’incertitude dans le futur et des primes de risque plus faibles impliquent des prix plus élevés pour les actions et les différents actifs. Il est possible de voir la relation inverse dans les ratios prix/bénéfice et le taux d’inflation dans le passé. Mais est-il possible d’estimer le fait lorsque l’exubérance irrationnelle intensifie les valeurs des actifs mais qui ensuite génère une correction prolongée comme celle observée au Japon lors de la décennie précédente ? […] »
« La négation de l’idée industrielle est la spéculation »
Déclaration de l’industriel américain Henry Ford.
« Quand je vois certains qui demandent des rentabilités à 20-25%, avec une fellation quasi-nulle et en particulier en période de crise, ça veut dire qu’on casse des entreprises »
Et la langue fourcha.
Invitée dans l’émission Dimanche+, en face d’une Anne-Sophie Lapix impassible, l’ex-Garde des Sceaux s’insurgeait contre le plan de licenciement chez le fabricant de sous-vêtements Lejaby. Un lapsus qui fit sourire l’ensemble de la classe politique.
« De plus en plus, ces fonds d’investissements étrangers n’ont pour seul objectif la rentabilité financière, à des taux excessifs. Quand je vois certains qui demandent des rentabilités à 20-25%, avec une fellation quasi-nulle et en particulier en période de crise, ça veut dire qu’on casse des entreprises. »
« Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance »
Déclaration de François Hollande lors du meeting du Bourget, le 22 janvier 2011.
Le ton résolument engagé de François Hollande marque les esprits. « Présidence normale », « L’adversaire, c’est le monde de la finance », suppression des stock options, renégociation des traités européens, non cumul des mandats, droit de votes aux étrangers aux élections locales… Tandis que la bataille présidentielle s’engage, le candidat socialiste clarifie ses priorités, devant plus de 10 000 militants venus l’écouter.
« Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des Etats.
Cette emprise est devenue un empire. »
L’intégralité du discours est disponible sur le site de François Hollande.
« Le capitalisme est le racket légitime organisé par la classe dominante »
Déclaration du gangster américain Al Capone.