Sommet de l’Union Européenne : entre opérations de refinancement à long terme et plus grande intégration bancaire
Le sommet de l’Union Européenne du 28-29 juin 2012 devait signifier un nouveau départ pour la zone européenne, engluée dans une crise des dettes souveraines d’apparence interminable. Après la Grèce, l’Espagne et l’Italie se sont en effet ajoutées à la liste des pays en grande difficulté de financement. Afin de casser le lien entre la crise bancaire et la crise des dettes souveraines, de nouvelles mesures ont donc été mises sur la table lors de ce sommet. Suffiront-elles à endiguer la crise ?
Instauration d’un régulateur bancaire européen, opérations de refinancement à long terme… une cascade de solutions ?
Ce qui est clair aujourd’hui est que la solution jusqu’ici privilégiée et qu’incarnait la Grèce semble surannée. Un simple « bailout » des pays en difficulté, ave injection massives de liquidités de la part de la Banque centrale européenne ou des pays de la zone Euro ne peut suffire à elle seule, même si cela s’accompagne d’une promesse de plan d’austérité. En effet, cela ne fait que se profiler à terme le piège d’un piège d’austérité, conséquence de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages et des capacités d’investissement des entreprises suite à l’augmentation des impôts et la diminution des prestations régaliennes offertes par l’Etat. Les déficits fiscaux et les coûts de financement pour l’Etat n font qu’augmenter, faisant perdre un peu plus de crédit encore aux instigateurs des réformes.
Le sommet de l’Union Européenne a accouché d’une volonté de nouvelle de créer une instance supranationale capable de surveiller et réguler les établissements bancaires de la zone euro. L’octroi d’une licence bancaire au MES (Mécanisme Européen de Stabilité) a également été discuté, bien que le projet ne semble pas pouvoir être matérialisé dans l’immédiat. A terme, cela reviendrait à permettre au MES de se financer directement auprès de la Banque Centrale Européenne, et de prêter directement aux banques en difficulté (et plus seulement aux Etats qui en font la demande officielle). Autre élément de discussion primordial : le renouvellement des opérations de refinancement à long terme (LTRO), qui avaient réussi à soulager les Etats en diminuant/maintenant les taux d’emprunts à des niveaux raisonnables.
Pour les pays de la zone euro, il ne fait nul doute que les décisions prises lors du sommet sont une avancée notable, comparée à la vingtaine de sommets ayant eu lieu depuis le début de la crise des subprimes. Le risque de voir un pays lâché par la communauté européenne et sortir de la zone est important. Cela se traduirait par un retour violent à une devise locale fortement dépréciée et à un décrochage des salaires et donc du niveau de vie, et d’une instabilité sociale insoutenable.