Dénouement des échéances internationales & disparition d’une volatilité implicite attrayante

Ben Bernanke FED

Le dénouement des élections grecques aura été célébré comme une absence de nouvelle négative plutôt qu’en tant que nouvelle réellement positive, d’où une réaction pour le moins timorée des marchés en début de semaine (indice EuroStoxx50 en hausse de ~1.30% à l’ouverture lundi matin, avant de clôturer à -1.17% !). De quoi tenir quelques semaines tout au plus ?

Dégel des positions attentistes sur le marchés et opportunités saisies en matière de volatilité

A peine les échéances électorales grecques et françaises étaient-elles finies que les regards se portaient en réalité sur l’Espagne, l’Italie, le commencement d’un G20 électrique, la tenue du FOMC meeting, la réunion de l’Eurogroupe, le rapport de Moody’s sur les répercussions d’un downgrade sur les banques espagnoles, la réunion des ministres des finances de la zone européenne avec en ligne de mire le prochain sommet de l’Union Européenne (28-29 Juin)…

Une profusion de réunions internationales et de risques macros qui firent de cette semaine l’une des plus chargées de l’année sur nos agendas, d’où une position attentiste prolongée de la part des investisseurs, facilement compréhensible.

Pourtant, l’impact sur le marché peut encore être intéressant si l’on se positionne du côté d’une résolution concertée de la crise Européenne, ou si l’on espère de nouvelles injections de liquidités de part et d’autre de l’Atlantique (exemple : $267 milliards d’Operation Twist de la part de la FED, élaboration des plans de sauvetage et plans de relance européens). Fraichement élu, François Hollande n’aura ainsi pas tardé avant de proposer un « pacte de croissance » estimé à 120 milliards d’euros (dont 55 milliards via les fonds européens structurels de l’UE, 60 milliards via la Banque européenne d’investissement et 4,5 milliards via des « project bonds »), une idée politico-économique qui continue de faire son chemin. Qui a dit que les politiques keynésiennes n’avaient plus leur mot à dire face aux sacrosaintes politiques d’austérité ?

Si, au niveau macroéconomique, les attentes et inquiétudes passent rapidement d’un sujet à un autre, de façon parfois effarante, le marché des options prend, lui, ces nouvelles de façon graduelle et directe, avec une volatilité en forte baisse.

La volatilité implicite de l’EuroStoxx50 est ainsi passée de 30 à moins de 23 en quelques jours (1Y ATM vol). Depuis deux jours, les volatilités implicites descendent de façon très agressive sur les maturités courtes, sur la plupart des noms européens. Le skew est également impacté. Le VIX est quant à lui passé sous la barre des 20 points.

Certains investisseurs ont donc pu se positionner clairement et rapidement pour capitaliser sur ces niveaux pendant qu’il en était encore temps. La plupart des produits structurés, en étant short vol (short put) ou short skew (reverse convertible par exemple), pouvaient être strikés à des niveaux intéressants.

La tenue du sommet de l’Union Européenne à la fin du mois risque donc de remettre les investisseurs en position d’attente, avec peu de risque entre temps. Même la Grèce fournit encore son lot de bonnes nouvelles. Antonis Samaras, chef de file du parti Nouvelle Démocratie, vient de réussir à former un gouvernement de coalition et enlève, par la même occasion, l’une des dernières épines coincées dans les pieds des marchés, du moins à très court terme.

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