Qu’est-ce qu’une vente à découvert (VAD) ? Définition & exemple
Décriée, parfois temporairement interdite par les autorités de régulation en cas de forte volatilité sur les marchés, la vente à découverte ou VAD est souvent associée à l’image du féroce spéculateur souhaitant profiter de mouvements baissiers, sur le dos des entreprises. Elle peut pourtant servir de couverture. Comment se caractérise la VAD ?
Vente à découvert : définition
La vente à découvert revient à vendre des actifs que l’on ne possède pas au moment même de la vente, très souvent des actions. Cette vente peut être « couverte », c’est-à-dire que le vendeur peut avoir emprunté les titres à une tierce partie ou s’être arrangé pour être sûr de pouvoir délivrer les titres à l’acheteur. Elle peut aussi être « nue », c’est-à-dire que le vendeur n’a ni emprunté les titres au préalable, ni conclu un quelconque arrangement l’assurant de pouvoir délivrer ces derniers.
Vente à découvert : un exemple
Soit un investisseur appelé Vadeur souhaitant parier sur la baisse du titre Anron, une société de trading en énergie à la santé douteuse. Cet investisseur souhaite vendre à découvert 1,000 titres Anron, côtés chacun $50. Son broker habituel lui permet d’emprunter les titres à une autre contrepartie sur les marchés, appelée Praiteur. A terme, lorsque notre investisseur rachètera les titres pour clore sa position, il réalisera un profit sur sa position si les titres auront baissé en valeur, et une perte si ceux-ci auront augmenté. Vadeur devra également payer les dividendes à Praiteur lorsque ceux-ci sont détachés, et paiera certainement une commission à son broker qui lui aura permis l’emprunt des titres.
Admettons que Vadeur emprunte les titres en janvier à Praiteur par l’entremise du broker, qu’Anron verse un dividende de $0.10 par action en février, que Vadeur rachète les titres en mars, que le coût de l’intermédiation soit de $0.01 par action, et que l’action perde 8% de sa valeur entre janvier et février.
La chronologie et les gains de la vente à découvert sont donc les suivants :
Janvier : Emprunt et vente à découvert de 1,000 titres Anron | +$50,000 |
Février : Versement d’un dividende de $0.10 par action | -$100 |
Mars : Rachat des actions Anron à $46 | -$46,000 |
Coût de l’intermédiation de $0.01 par action | -$10 |
Profit net | +$3,890 |
Pour être sûr que l’investisseur Vadeur pourra faire face à ses engagements, notamment si le titre venait à remonter brusquement et dans de trop grandes proportions en bourse, le broker demande généralement à pouvoir bénéficier d’un copte de marge, sur lequel sont déposés des titres ou du cash, pouvant être liquidés en cas de besoin. Ces dépôts sont la plupart du temps rémunérés pour ne pas représenter un coût d’opportunité trop important à l’investisseur.
Vente à découvert : défenseurs et accusateurs
Les arguments allant à l’encontre de la vente à découvert pointent du doigt les manipulations possibles des prix qu’elle peut engendrer, en augmentant la volatilité, en aggravant de façon infondée les baisses des cours en bourse ou tout simplement en déstabilisant une entreprise. A l’inverse, les défenseurs de la vente à découvert la considèrent comme participant au mécanisme de découverte et de formation des prix sur le marché, tout en assurant une certaine liquidité.