Pourquoi une entreprise peut-elle choisir de détenir des liquidités ?
Au 31 décembre 2013, le groupe de communication Publicis a annoncé à ses actionnaires, par le biais de son bilan consolidé, qu’il ne détenait que 1,4 Mrd€ de trésorerie, pour un actif dépassant les 14 Mrd€. Au sein même de cette trésorerie ne figuraient d’ailleurs que 441 M€ en banques et caisses, le reste (1 Mrd€) étant constitué de placements à court terme. Pourquoi une entreprise décide-t-elle parfois de conserver une part relativement faible de liquidités sur son bilan ? La détention de liquidité est-elle un coût ?
Détention de liquidités : entre spéculation et précaution
Détenir des avoirs en caisse et en banque ainsi que des titres de placement n’est pas anodin. L’entreprise peut faire ce choix pour des motifs spéculatifs, en considérant que des acquisitions lucratives peuvent survenir à l’avenir, que les taux d’intérêts sont amenés à augmenter ou que les taux de change entre les devises entourant ses activités sont susceptibles d’être plus favorables.
Elle peut également détenir ces liquidités pour des motifs de précaution, comme l’écrasante majorité des entreprises. Des factures imminentes, des ventes insuffisantes, une échéance fiscale imprévisible pourraient provoquer des sorties de liquidités. Certains placements financiers étant particulièrement liquides et, qui plus est, rémunérés, l’entreprise n’a que peu de raisons de se montrer si précautionneuse. Mais, de peur d’être à court de cash et d’être forcées d’emprunter, de convertir des actifs ou de vendre des titres (émission de dette ou d’actions), avec les coûts qui sont associés à de telle opérations, les entreprises préfèrent généralement conserver un coussin excédentaire de liquidités.
Détenir des liquidités : les transactions usuelles
Les liquidités sont essentielles pour mener à bien les transaction usuelles. Qu’il s’agisse des factures, du processus de récolte des créances commerciales, du versement des salaires, des réserves préalables au paiement de dividendes ou autre, la présence d’avoirs en caisse obéit à la fois aux activités basiques de toute entreprise comme au manque de concordance entre les collectes et les paiements d’argent. Il arrive également que les banques, partenaires des entreprises, imposent des montants minimum en caisse pour offrir leurs services.
Quel coût pour la détention de liquidités ?
Lorsqu’une entreprise décide de conserver des avoirs en caisse, au-delà de ses besoins réels, cela lui fait supporter un coût d’opportunité. Elle pourrait placer ses liquidités excessives sur des comptes rémunérés ou sur des instruments très peu risqués et convertibles quasiment immédiatement, comme des instruments du marché monétaire.