Les produits dérivés en finance : un aperçu général

Les produits dérivés

Forwards, futures, swaps, options… Comment définir ces produits dérivés financiers ? Quel est leur fonctionnement ? Si leurs noms laissent encore penser que ces instruments sont réservés à une élite financière, la pratique montre que leur usage est bien plus répandu qu’on ne le croit, notamment du côté des entreprises qui peuvent y trouver de précieux instruments de couverture.

Les forwards et les futures représentent des engagements à terme fermes. Contrairement à une transaction sur le marché au comptant, les deux parties s’accordent sur un prix au moment de la conclusion du contrat, mais l’échange d’argent et de marchandises n’a lieu qu’à une date ultérieure. A l’échéance, les deux parties sont tenues d’honorer leurs engagements et de s’échanger le sous-jacent au prix accordé.

Exemple de contrat forward : opération à terme sur devises

Un fabricant de montre français souhaite acheter une usine en Angleterre afin de diversifier ses sources de production. Le directeur financier se donne un délai de six mois pour réunir les 2 millions de livres sterling (GBP) nécessaire à l’opération. A l’heure actuelle, le taux de change qui prévaut est de 1.2 euro (EUR) pour une livre sterling. Le directeur financier pense que la livre sterling possède un sérieux potentiel d’appréciation vis-à-vis de l’euro et préfère se prémunir contre un tel risque. Il peut alors conclure une opération à terme sur devises. Il achète des livres sterling à terme au cours de EUR 1.21 pour un euro. S’agissant d’un contrat à terme, aucun flux financier n’a lieu avant l’échéance du contrat. Au bout de six mois, EUR 2.42 millions seront échangés contre GBP 2 millions. A travers une telle opération, le fabricant de montre peut continuer de s’occuper de l’activité habituelle de son entreprise, sans se préoccuper de l’évolution du taux de change GBP/EUR.

Les swaps représentent des engagements portants sur l’échange de flux de paiements périodiques. Ils sont en quelque sorte constitués d’une série de contrats à terme.

Exemple de swap : swap de taux

Une banque locale totalise à l’actif de son bilan un volume conséquent d’hypothèques octroyées à ses clients, à taux fixes et pour une durée moyenne de dix ans. Au passif, on retrouve d’importants engagements envers la clientèle, rémunérés à taux variables. En cas de hausse des taux, cette banque se retrouverait dans une situation financière délicate, devant rémunérer ses clients plus fortement, tandis que les hypothèques octroyées ne lui rapporterait pas davantage. Pour couvrir ce risque de taux, la banque peut utiliser un swap payeur (« payer swap ») à dix ans. Ce contrat lui permettrait alors de recevoir un taux d’intérêt variable périodique sur un montant fixé à l’avance et sur une période donnée, tandis qu’elle s’engagerait à payer un taux fixe en contrepartie. Une telle opération lui permet de contrebalancer efficacement le risque de taux présent dans son bilan. En cas de hausse des taux, la banque devra payer des taux plus élevés à ses clients, tandis que le swap dans lequel elle était entrée en parallèle lui permettra de compenser ces paiements.

Les options, elles, représentent une forme particulière de produit dérivé en ce qu’elles confèrent à l’acheteur du contrat le droit, et non l’obligation, d’exercer son contrat. L’acheteur d’une option d’achat (option call) acquiert ainsi le droit d’acheter un sous-jacent à une date ultérieure, à un prix fixé à l’avance. L’acheteur d’une option de vente (option put) acquiert le droit de vendre un sous-jacent à une date ultérieure, à un prix fixé à l’avance. Les options, à la différence des contrats à terme ou des swaps, donnent lieu à un échange monétaire en date initial (versement de la prime). Plusieurs types d’options existent dans le marché, notamment les options européennes (exerçables uniquement à maturité) et les options américaines (exerçables jusqu’à maturité). A l’échéance, l’acheteur d’une option européenne évalue le bien-fondé de l’exercice de son contrat. Dans le cas d’une option d’achat par exemple, si le sous-jacent évolue à un prix supérieur au prix d’exercice fixé, l’investisseur a tout intérêt à exercer son contrat;

Exemple d’option : option call sur une action

Un spéculateur suit une action depuis quelques mois et pense que la publication des prochains résultats financiers devrait provoquer une forte hausse. A l’heure actuelle, le cours de l’action est de EUR 100. L’investisseur décide d’acheter une option européenne avec un prix d’exercice de EUR 105 et une maturité de trois mois, pour EUR 2. Si, dans trois mois, le cours de l’action dépasse effectivement les EUR 105, l’investisseur exercera son droit et pourra acheter l’action à EUR 105. S’il revend immédiatement le titre, il fera donc un gain égal à la différence entre le prix de l’action et le prix d’exercice (EUR 105).

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