La sous-performance de l’argent pourrait ne pas durer
Depuis le pic affiché en 2016, l’argent n’a cessé de sous-performer par rapport à l’or sur les marchés. Les prévisions des analystes font aujourd’hui état d’un consensus à $16 l’once à à l’horizon des 12 prochains mois, contre près de $17,5 l’once en fin d’année dernière.
L’or et l’argent remplissent traditionnellement leur rôle de valeur refuge, un catalyseur clef derrière la demande des investisseurs qui rend ces actifs très corrélés historiquement parlant. Cependant, ces deux métaux précieux divergent parfois de façon notable. En 2016, par exemple, alors que les métaux précieux s’envolaient, l’argent a sur-performé l’or de 10%. Depuis, l’argent s’est affaissé de 8% tandis que l’or, lui, a progressé de 9%. En conséquence, le ratio or/argent, l’un des plus suivis pour évaluer le coût de ces actifs, se trouve actuellement à un niveau historiquement élevé.
La raison à cela est que l’achat de lingot d’argent obéit moins à des raisons spéculatives depuis la crise de 2011. Tandis que les ETFs sur l’or ont progressé entre 2017 et 2018, les ETFs sur l’argent ont, eux, stagné. Les investisseurs ont eu tendance à privilégier l’or comme valeur refuge première. Lorsque les marchés sont volatiles et que la demande pour les métaux précieux se fait plus forte, les ETFs des deux métaux ont tendance à progresser de façon similaire. En revanche, lorsque la volatilité diminue, comme lors du premier trimestre 2019, les ETFs sur l’argent sont enclin à stagner, alors que ceux sur l’or continuaient de monter suite aux pressions spéculatives constantes.
Par conséquent, si la volatilité observée depuis début mai se prolonge, suite aux tensions commerciales entre l’administration Trump et la Chine, ou suite aux risques de récession accrus aux Etats-Unis à horizon 2020, les investisseurs pourraient renouveler leur demande pour les deux métaux précieux, provoquant alors un fort rattrapage sur l’argent, qui afficherait ainsi une nette surperformance vis-à-vis de l’or.
