Comment devenir analyste financier aujourd’hui
Après la crise des subprimes, la place financière, de Wall Street à Londres, en passant par Paris ou Genève, a considérablement changé. L’une des métamorphoses les plus spectaculaires est sans conteste l’exigence accrue pour les fonctions de supervision et de gestion des risques. Cette prise de conscience se fait ressentir lors des entretiens pour devenir analyste en banque d’investissement, chez un courtier ou un fonds d’investissement. Comment devenir analyste financier aujourd’hui ?
Les candidats doivent faire preuve de quelques connaissances modernes. Non seulement sur les changements macroéconomiques à l’échelle mondiale (émergence/ralentissement de la Chine, réformes européennes, apparition de nouveaux émergents tels que le Ghana ou l’Indonésie), les changements démographiques (vieillissement de la population en Europe et conséquence sur le financement des retraites), mais également sur les différentes réformes affectant le modèle des banques (Dodd-Frank Financial Reform Act) ou la distribution des fonds de placement (directive AIFMD). Comprendre ce qu’est une option ou posséder des rudiments de programmation informatique n’est plus suffisant. Connaître des modèles financiers de valorisation d’investissements sur le bout des doigts et savoir faciliter la prise en compte puis l’analyse de données en grand nombre sont en revanche des qualités rares pour des juniors.
Outre sa capacité à supporter une charge de travail importante – les semaines de 60 heures ou plus sont loin d’être rares – il est généralement attendu d’un analyste d’accomplir quelques tâches essentielles :
• Un gros travail de veille sur une industrie ou une entreprise, en compilant les dernières informations et indiscrétions publiées dans la presse par exemple. Chaque candidat peut être amené à répondre à un cas concret en entretien, en expliquant ses hypothèses, son cheminement mathématique et ses solutions (exemple : combien de pneus sont fabriqués en une année en Europe, combien de stylos peuvent être vendus dans le département des Bouches-du-Rhône).
• S’adapter ou créer des modèles financiers, afin de recréer un environnement économique, évaluer l’impact des différentes variables qui le composent, pointer les cycles qui le caractérisent.
• Etre à l’aise avec les outils marketing, pour notamment produire des présentations attrayantes et surtout, sans aucune erreur – faire attention au moindre détail est primordial. La sacro-sainte présentation représente l’aboutissement de tout un travail de fond ; elle est vouée à passer entre les mains des chefs d’équipe et des clients.
Les aspirants analystes doivent également soigner leur parcours étudiant. Si la propension à exiger un MBA est moins forte sur le Vieux Continent, il est néanmoins nécessaire de présenter un cursus solide (grandes écoles, université de premier rang), finalisé par des cours financiers (comptabilité d’entreprise, économie, finance) et, si possible, validés par de très bonnes notes. Les banques d’investissement raffolent de profils polyglottes. Outre l’anglais, parler une langue exotique (Chinois ou Russe par exemple) peut être un véritable atout au sein d’une équipe basée en Europe.