L’action Nokia pourrait-elle profiter de la cession de NSN ?
Le fabriquant finlandais de téléphones portables est à un tournant de sa lente résurrection. L’accord qui le liait à Siemens au sein de Nokia Siemens Networks (NSN) vient de prendre fin. Le constructeur pourrait être tenté de vendre sa part de 50% dans la joint venture, sans rendre de compte à son partenaire. Et, le 18 avril prochain, lors de l’annonce des résultats du premier trimestre 2013, seront dévoilées les ventes de son téléphone phare, le Lumia. Deux catalyseurs qui permettront enfin au groupe de se redresser en bourse ?
NSN affiche aujourd’hui un profil attrayant, proche des leaders de l’industrie tels qu’Alcatel-Lucent, Ericsson, Huawei ou ZTE, et peut compter sur une présence forte sur le marché japonais, ainsi que sur des plans de réductions des dépenses déjà bien entamés qui serviront à pérenniser sa rentabilité. Le management de la compagnie compte réaliser près d’un milliard d’euros d’économies d’ici fin 2013, ce qui passera entre autres sur une réduction forte de la masse salariale, le nombre de ses employés passant de 74,000 à 57,000. D’un point de vue purement financier, NSN possède aussi un attrait non négligeable pour Nokia : sa capacité à générer des liquidités. Tandis que Nokia a suspendu ses dividendes afin de redresser ses comptes et son cours en bourse, NSN lui a permis de renforcer son compte de capital de près de 640 millions d’euros au dernier trimestre.
Qui pourrait se porter acquéreur de NSN ? Si Samsung est régulièrement cité comme un candidat de premier plan, il n’en demeure pas moins que ce type de transaction internationale s’avère souvent difficile à boucler, ne serait-ce que pour des questions de régulation. Par ailleurs, l’acquéreur de NSN devra veiller à ne pas déséquilibrer son exposition géographique, dans la mesure où, contrairement à ses concurrents, le groupe finlandais ne possède pas une part de marché conséquente aux Etats-Unis, tandis que sa présence au pays du soleil levant est très marquée. Des compagnies comme Alcatel Lucent ou Ericsson ont, en revanche, déjà une base de clients américains. Alcatel avait renforcé sa position au pays de l’oncle Sam par l’acquisition de Lucent, tandis qu’Ericsson s’était offert Nortel. Les dépenses de CAPEX prévues pour les entreprises japonaises sont enfin estimées à la baisse, tandis que celles des entreprises américaines, dont NSN profiterait dans une moindre mesure, sont en croissance. De quoi refroidir les acquéreurs directs. Par conséquent, une offre publique d’achat semble être la meilleure option sur la table. Les analystes devront alors se pencher sur la valorisation d’une compagnie à l’historique de rentabilité asse court, mais les premiers chiffres qui circulent valorisent la JV entre 8 et 13 milliards de dollars.
Enfin, pour ce qui est de Siemens, l’industriel allemand a d’ores et déjà fait part de sa volonté de se séparer de sa part dans la joint venture.