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Armée industrielle de réserve
L’Armée industrielle de réserve (ou « Armée de réserve de travailleurs ») est un concept utilisé par Karl Marx pour désigner la masse de travailleurs inemployés. Cette population, par son existence, fait pression à la baisse sur les salaires des travailleurs et explique pourquoi ces derniers sont maintenus à un niveau proche de la seule subsistance.
« Si l’accumulation, le progrès de la richesse sur la base capitaliste, produit donc nécessairement une surpopulation ouvrière, celle-ci devient à son tour le levier le plus puissant de l’accumulation, une condition d’existence de la production capitaliste dans son état de développement intégral. Elle forme une armée de réserve industrielle qui appartient au capital d’une manière aussi absolue que s’il l’avait élevée et disciplinée à ses propres frais. Elle fournit à ses besoins de valorisation flottants, et, indépendamment de l’accroissement naturel de la population, la matière humaine toujours exploitable et toujours disponible. »
Karl Marx, Le Capital, Chapitre 25
Le fait de parler d’ « armée » traduit la volonté de l’auteur de souligner la hiérarchie qui existe entre capitalistes et travailleurs. Si cette expression est régulièrement associée à Marx, elle avait néanmoins déjà été utilisée par Friedrich Engels en 1845 dans La situation de la classe laborieuse en Angleterre.
Accumulation primitive
L’Accumulation primitive du capital est un concept développé par Karl Marx le long de son ouvrage Le Capital (chapitres XXVI à XXXIII), rendant compte du processus historique à l’origine du capitalisme et de la Révolution industrielle. Marx estime que l’accumulation primitive, antérieure à l’accumulation capitaliste, provient surtout de l’expropriation des cultivateurs (comme le mouvement des enclosures en Angleterre) et plus généralement, de faits tels que « la spoliation des biens d’église, l’aliénation frauduleuse des domaines de l’État, le pillage des terrains communaux, la transformation usurpatrice et terroriste de la propriété féodale ou même patriarcale en propriété moderne privée » (chap. XXVII). L’exploitation subséquente d’un prolétariat forcé de vendre sa force de travail, la constitution de régimes coloniaux et la facilitation de la circulation du capital sont d’autres éléments tout aussi importants mis en avant par l’auteur.