Les objectifs de la planification financière d’une entreprise
Politique de fusions-acquisitions débridée, dette chiffrée à 27 milliards d’euros en 2001, perte nette record de 13,6 milliards un an plus tard, lignes de crédit ouvertes dans l’urgence et panique en Bourse, la chute de Vivendi Universal au début des années 2000 sera tout autant liée à des erreurs de management qu’à des problèmes manifestes de gestion comptable. Le manque de planification financière est souvent cité comme l’une des principales causes de faillite. De multiples facettes du bilan et des comptes de résultat peuvent montrer des dysfonctionnements graves, comme une part étouffante de dette ou l’insuffisance de flux financiers opérationnels. Pour que l’avenir financier d’une entreprise soit assuré, ses dirigeants se doivent de répondre à quatre grandes questions.
Quels sont les besoins en investissements ? Les dirigeants se doivent d’analyser, classer et sélectionner rigoureusement les opportunités qui se présenteraient à l’entreprise pour assurer sa croissance ou du moins solidifier sa présence sur un marché, le but étant de créer de la valeur. Une prévision des flux de trésorerie s’avère donc vitale pour estimer le bien-fondé d’un investissement. Chaque projet doit être étudié à la lumière de ses coûts, de ses flux mais également de son risque. L’achat d’une usine confortablement installée dans la région et l’achat d’un produit financier nouveau, à flux équivalents, n’ont probablement pas le même degré de risque pour l’entreprise. Une analyse de point mort, une analyse de sensibilité ou une analyse de scénario peuvent accompagner les dirigeants dans leurs décisions.
Quel est le levier financier nécessaire pour faire vivre l’entreprise ? Faut-il faire fonctionner l’entreprise avec une part infime de capitaux propres et une part importante de dette ? Faut-il privilégier les actions aux obligations ? La structure du capital d’une entreprise est souvent décisive et constitue l’un des objectifs les plus importants de la planification financière : assurer la pérennité de l’entreprise. Plus le levier financier est important, i. e. plus la dette sera importante au regard des capitaux propres, plus l’entreprise sera risquée. Pour $1 de capitaux propres, Lehman Brothers possédait par exemple $31 de dettes en 2007. Une allocation probablement rentable pendant des années, mais qui fragilisait considérablement la banque d’affaires. La moindre dépréciation d’actifs pouvait faire chuter ses capitaux propres et provoquer une faillite.
Comment rémunérer les actionnaires ? Quelle est la politique de dividende à adopter ? Si les dirigeants se doivent de créer de la valeur pour les actionnaires, ils doivent également se demander comment la redistribuer. Certaines entreprises préfèrent distribuer des dividendes généreux à intervalles réguliers. Le taux de distribution d’entreprises cotées telles que Total ou Orange dépasse souvent les 5% par an. D’autres entreprises préfèrent conserver leurs bénéfices afin de financer leur développement et encourager la hausse du prix de leurs actions. Le géant de l’informatique Apple n’a versé aucun dividende entre janvier 1996 et août 2012.
Quel est le degré de liquidité ou d’encaisses dont a besoin l’entreprise pour éviter tout problème à court terme ? L’entreprise peut-elle vivre avec un besoin de fonds de roulement négatif ? Quelle politique adopter envers les dettes fournisseurs ? Peut-on donner des facilités de paiement à ses clients ? La composition et la part de l’actif circulant dans le bilan sont d’une grande importance pour la gestion quotidienne d’une entreprise.