Sous-performance des actions cycliques par rapport aux actions défensives

Actions cycliques ou actions défensives

Avec des indices Nikkei 225, S&P 500 et Euro Stoxx 50 en hausse de 41,6%, 16,7% et 4,9% respectivement depuis le début de l’année, les marchés actions peuvent donner l’impression d’être en plein essor, peu importe la région et peu importe le secteur. On assiste pourtant à un phénomène assez parlant ces derniers mois : la sous-performance des actions cycliques par rapport aux actions défensives.

Il s’agit, d’une part, du reflet de la reprise encore précaire de la croissance économique aux quatre coins du globe, et d’autre part, de l’effet des injections massives de liquidités de la part des banques centrales. En forçant les investisseurs obligataires à se reporter sur des actifs plus risqués, les banquiers centraux poussent indirectement les actions défensives, identifiées comme étant les moins risquées. Leur rentabilité est peut-être moins intéressante, leurs bénéfices évoluent de façon moins spectaculaire, mais leur potentiel de vente, lui, est toujours affirmé et soutenu. Les actions cycliques, elles, pâtissent d’une reprise timorée, ne se traduisant pas encore en de solides bénéfices.

La prime de risque entre les différents types d’action ne s’arrête pas là. Quelle que soit leur nature, ce sont les actions présentant la croissance des ventes la plus forte qui l’emportent sur celles ayant une croissance des ventes normale ou décevante. Car, les résultats des entreprises au premier trimestre 2013, en Europe ou aux Etats-Unis, ont confirmé une tendance : si les bénéfices par action s’améliorent, ce n’est pas tant grâce à des ventes en progression, mais plutôt grâce à des réductions de dépenses et à des coupes dans le nombre d’employés. Une entreprise avec des ventes en forte progression et, si possible, des dividendes élevés, est donc une denrée rare sur les marchés. D’où la surperformance des actions défensives.

La donne pourrait néanmoins changer prochainement, surtout si les investisseurs se mettent à croire en la reprise. La « réparation » de l’économie européenne sera par exemple graduelle. A terme, le potentiel de croissance peut être rétabli par la mise en place des mesures d’austérité, notamment en France ou en Espagne, le rétablissement de la confiance sur les marchés du crédit, et la disparition des incertitudes politiques issues des processus électoraux, comme en Italie. Le 28 mai, la France et l’Allemagne dévoileront une sorte de New Deal destiné à l’emploi des jeunes. Le 29 mai prochain, la commission européenne devrait mettre sur la table une série de propositions, propres à chaque pays, pour accélérer la croissance. Quant au pays probablement le plus affecté par la crise des dettes souveraines, la Grèce, la patience vient de montrer que le vent peut tourner. L’agence de notation Fitch vient récemment d’élever la qualité de la dette de CCC à B-.

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