La qualité de la dette primera à court-terme sur les marchés obligataires européens

Rendements des obligations souveraines et dette de qualité

Le marché obligataire européen est tumultueux, à de multiples égards, surtout au vu de ce qui se passe à la périphérie du continent. Même si la situation actuelle n’a rien à voir avec ce que l’on a connu l’été dernier, en particulier en Grèce. Quels sont aujourd’hui les effets de l’assouplissement quantitatif décidé par les Banques Centrales ?

Il est particulièrement difficile de ségréguer les effets des programmes d’assouplissement quantitatif décidés par la Banque Centrale Européenne des évolutions propres à chacun des pays plongés dans la crise des dettes souveraines. Que ce soit en Grèce, en Italie ou en Espagne, chacun des pays de la périphérie a en effet connu des changements électoraux décisifs et entamé des réformes économiques et fiscales de grande ampleur. En dehors de la zone euro, la banque d’Angleterre a considérablement fait baisser les rendements des obligations, et pas uniquement ceux des obligations traditionnelles mais également ceux des obligations liées à l’inflation, rendant les taux d’intérêts réels proches de zéro. Selon les statistiques publiées par cette dernière, au 23 mai 2013, les taux d’intérêts réels associés aux obligations étatiques (gilts) étaient tous négatifs pour des maturités inférieures à 8 ans. Tout au plus atteignaient-ils 0,50% pour des maturités situées entre 8 et 25 ans.

Assouplissement quantitatif : quels effets sur les obligations ?

En examinant plus en détails les effets de l’assouplissement quantitatif au Royaume Uni, on se rend compte que c’est surtout la première série qui a eu l’impact le plus important sur les rendements obligataires, quelles que soient les maturités considérées, tandis que la seconde série a surtout eu un impact sur les obligations de court et moyen terme. Les investisseurs s’étaient déjà rués sur les obligations de long terme, présentant les rendements les plus forts. Les prix des obligations étant déjà très élevés suite à leurs achats, ils avaient éliminé de de facto une grande partie de l’impact que pouvait avoir un nouvel assouplissement.

Dans le reste de l’Europe, la situation sur le marché obligataire est encore précaire. Que peut-il se passer à court terme ? Outre des faillites aujourd’hui plus improbables que l’an passé, avec des plans d’austérité déjà bien entérinés, il est difficile d’envisager une situation où les rendements des obligations de bonne qualité augmenteraient. Et les pressions inflationnistes sont encore trop lointaines pour que les investisseurs abandonnent les obligations à faibles rendements pour allouer leur portefeuille sur d’autres instruments. La recherche de rendements sûrs est bien trop importante. A la périphérie de l’Europe, la situation reste sous contrôle fragile. Il semble improbable de voir la notation souveraine des pays en difficulté grimper quelques échelons avant la fin de l’année.

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