Les banques chinoises et le resserrement du crédit pour lutter contre l’inflation

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Au début du dernier trimestre 2012, la croissance mondiale a subi un coup a subi un coup d’accélérateur après une longue pause, tandis que la liquidité sur les marchés allait recevoir un nouveau coup de fouet avec l’annonce du second assouplissement quantitatif (ou « quantitative easing », QE2). Depuis l’été, les investisseurs se sont mis à accumuler des actions chinoises qui, jusqu’ici, avaient largement sous-performé vis-à-vis des autres marchés. Cette allocation visait à prendre une exposition rapide à la croissance retrouvée. Quels sont les défis macroéconomiques chinois ?

Problème macroéconomique : l’inflation en Chine

L’inflation demeurait cependant préoccupante dans la plupart des pays émergents, en particulier la Chine, notamment à cause de l’augmentation de 10%/mois du prix des denrées alimentaires (un tiers du CPI Chinois). Le Consumer Price Index se situait toutefois à un niveau bien plus bas que celui connu début 2008 (environ 4% en mars 2012 contre plus de 8% en mars 2008)

La PBOC n’était que dans la phase initiale de son resserrement du crédit (pas encore de hausse de taux d’intérêt). Historiquement, si cette dernière a eu pour but de favoriser la croissance, elle a toujours eu pour autre but de juguler l’inflation afin de contrôler les révoltes et réduire les inégalités sociales. La PBOC a commencé son opération de resserrement au premier trimestre 2010 avec trois hausses consécutives des réserves bancaires, afin de ralentir la hausse des prix de l’immobilier, sans casser la reprise économique. Après une longue pause au premier semestre 2010 et une croissance mondiale qui s’accélère de nouveau, la probabilité d’un nouveau resserrement pour l’année 2012 est assez élevée.

Les prix de l’immobilier dans les grandes villes chinoises – bien qu’augmentant à un rythme moins rapide que début 2010 – sont toutefois en forte hausse par rapport à l’an dernier.

Les prix des matières premières, notamment les matières premières agricoles, sont aussi en forte hausse, participant aux risques inflationnistes.

Problème des banques : le resserrement du crédit et la hausse des réserves obligatoires

La PBOC est donc poussée à agir rapidement pour lutter contre l’inflation et devrait continuer de privilégier les mesures portant sur les réserves obligatoires plutôt que les hausses de taux d’intérêt immédiates. Cela irait d’abord dans le sens de sa politique d’action graduelle et préserverait le cycle de croissance. Ensuite parce que les précédentes hausses des taux de réserves obligatoires au premier trimestre 2010 ont semblé porter leurs fruits, notamment sur les prix de l’immobilier. Enfin, les hausses de taux d’intérêt n’ont que peu d’impact, historiquement, sur les prix de l’alimentation.

La hausse des réserves obligatoires réduit le volume des prêts octroyés par les banques, réduisant d’autant leur capacité à faire des bénéfices. Les banques chinoises ont connu un véritable envol en bourse ces dernières années (+30 à 40% au cours des quatre derniers mois, soit trois fois plus que le marché en général), et traite à des niveaux fondamentaux élevés. Si des mesures de resserrement du crédit venaient à être prises, elles pourraient donc subir un sérieux coup d’arrêt.

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