Des politiques monétaires expansives faisant face au manque de croissance
Aux Etats-Unis, le Federal Open Market Committee (FOMC) a certainement incarné l’une des Banques Centrales les plus proactives du monde dans sa façon de stimuler la croissance, à travers une politique monétaire accommodante. Le point culminant de cette politique fut la réunion de décembre 2012 où l’engagement fut pris de ne pas relever les taux d’intérêts directeurs jusqu’à ce que le taux de chômage descende en-dessous de 6,5% sur le territoire américain. Les Etats-Unis ont finalement représenté l’économie la plus vigoureuse des pays développés en ce début d’année, poussant la FED à envisager la possibilité de freiner ses programmes d’assouplissements quantitatifs, même si l’horizon et l’importance de ce freinage demeurent inconnus. Ceci marquerait un resserrement de la politique monétaire. Sur la même période, les américains ont dû faire face d’une part à une hausse de 2% des taxes sur les salaires, et d’autre part à un gel des dépenses publiques, tandis que l’avenir et la stabilité de la fiscalité restait incertains, en grande partie à cause des débats opposants Républicains et Démocrates.
Les politiques monétaires expansives sont aussi la norme en Europe
La zone euro et la Grande-Bretagne se dirigent elles aussi vers la voie d’une politique fiscale de plus en plus agressive envers leurs concitoyens, peut-être même davantage qu’aux Etats-Unis. Des voix se sont élevées, notamment autour de la méditerranée, en Espagne, en Italie, en Grèce et même au sein du gouvernement Hollande, pour que les politiques d’austérité n’annihilent pas tout espoir de reprise économique à cause de leur trop grande sévérité. Néanmoins, la question n’est pas tant de savoir si la fiscalité doit être élevée pour combler les déficits ou si elle doit être plus faible pour relancer la consommation, le débat porte avant tout sur la politique monétaire à mener et notamment sur le possible relèvement des taux. En contraste avec les débats publics, il existe une certaine forme de consensus au sein des Banques Centrales autour des politiques monétaires expansives. Trois membres du comité sur la politique monétaire de la Banque d’Angleterre ont voté pour une hausse des achats d’actifs tandis que sur le continent, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a discuté à nouveau la possibilité de baisser les taux d’intérêts directeurs.
La politique monétaire du Japon suit sa propre voie
Le Japon suit quant à lui sa propre voie monétaire. Le premier ministre Shinzo Abe a été élu avec un mandat clair : relancer l’économie et enrayer la déflation. Lors de son intronisation à la tête du pays, il a immédiatement mis en place un stimulus fiscal de 10,300 milliards de yens, tout en plaçant à la tête de la Banque Centrale un homme réputé pour ses vues expansives, Haruhiko Kuroda. Ce dernier n’a pas déçu les attentes puisqu’au cours de sa première réunion, la Banque du Japon a annoncé son engagement à doubler la taille de la base monétaire au cours des deux prochaines années à travers des achats d’obligations souveraines, pour des montants de 7,000 milliards de yens ou plus par mois.