Croissance de l’économie irlandaise : contrôle des déficits et réformes fiscales en bonne voie ?

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Chacun connait le succès fulgurant de l’Irlande : 6% de taux de croissance entre 1995 et 2008 ont fait d’une des granges de l’Europe l’une des économies les plus florissantes, parois même qualifiée de « tigre celtique ». Malheureusement, un marché immobilier totalement déconnecté de la réalité, en spéculation folle, fortement heurté par les premiers mois d’une crise immobilière mondiale ont porté un coup fatal à l’économie du pays. Les prix de l’immobilier en Irlande se sont écroulés de 47% depuis leur pic en 2007, enfonçant par la même occasion l’économie dans une profonde récession. En mars dernier, l’ancien directeur de la Banque Centrale Européenne, Lorenzo Bini Smaghi, a même déclaré que l’Irlande et le Portugal pourraient avoir besoin de plus d’aides financières pour résister à la crise, notamment s’il leur est impossible de procéder à de nouvelles émissions de dettes avant 2013, comme envisagé. Une situation inextricable ?

Les réformes fiscales portent leurs fruits

Il existe cependant de bonnes raisons de penser à un redressement de l’économie irlandaise. Les réformes fiscales qu’a entreprises le pays sont considérées par les analystes comme étant positives. Le Fond Monétaire International a noté que la consolidation fiscale prévue pour 2011 a eu le mérite d’être achevée malgré des revenus fiscaux plus faibles l’an dernier et que, contrairement à la Grèce, cette performance relevait également d’une bonne maîtrise des dépenses gouvernementales, demeurées dans les frontières du budget, malgré les pressions électorales substantielles sur les thèmes de la santé et de la protection sociale, et cela même dans un environnement économique très difficile.

Le déficit de l’Irlande a été réduit de 14.2 milliards d’euros l’an dernier, à 9.1% du PIB contre un objectif de 9.9%. en 2012, le Budget irlandais prévoit encore une réduction de l’ordre de 4.3 milliards d’euros, soit, 2.75% du PIB. Selon le Fond Monétaire International, il faudra toutefois attendre 2015 avant que le déficit ne repasse sous la barre des 3%.

Les prix de l’immobilier en Irlande commencent à se stabiliser. Contrairement aux autres pays des PIIGS, l’Irlande bénéficie de conditions pro-croissance déjà présentes avant la crise : taux d’imposition des sociétés à 12.5%, bonnes infrastructures, population éduquée et la langue anglaise qui attire inévitablement les entreprises internationales ainsi que les travailleurs du monde entier.

D’autre part, ce sont les exportations qui méritent de retenir l’attention. Celles-ci, en particulier dans les secteurs pharmaceutique, chimique, médicaux et technologiques ont repris des couleurs. Après des années de croissance négative, le PIB a par ailleurs gagné 1.4% en 2011. Le gouvernement irlandais prévoit toujours un taux de croissance de 3% pour 2014. Le but ultime est évidemment de pouvoir s’affranchir de l’aide international et de retrouver sa pleine souveraineté fiscale et économique.

Les mesures d’austérité montrent néanmoins leurs premiers résultats. Le peuple irlandais a dû avaler la pilule, durement, sans protestation massive, mais s’en sort aujourd’hui bien mieux que les pays du sud de l’Europe.

Les marchés actions irlandais ne sont pas en reste : l’ISEQ est en hausse de 11.4% cette année, contre +7.7% pour l’EuroStoxx 50.

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