Regrouper ses crédits, une manière d’alléger ses charges

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Un jour ou l’autre, les aléas de la vie nous semblent particulièrement défavorables. Perte d’un proche, perte d’un emploi, besoin urgent d’une rénovation dans la maison, problème de trésorerie inextricable. La pandémie n’a évidemment rien arrangé aux finances des Français l’an dernier, en témoignent les statistiques de l’INSEE qui affirment qu’un habitant de l’hexagone sur quatre a vu sa situation financière se dégrader. Se pose alors naturellement la question d’un crédit. Ce dernier, engageant, peut s’avérer être une solution adéquate. Mais lorsque les crédits s’accumulent, la lourdeur administrative ainsi que le cumul de mensualités diverses peuvent s’avérer très problématiques pour votre gestion quotidienne. Au point de mettre en péril votre solvabilité. Et si la solution passait par un regroupement de crédit ?

Qu’est-ce que cela signifie, au juste ? Le rachat de crédit représente tout simplement une opération de regroupement d’anciens crédits, aux mensualités et durées différentes, dans l’optique de les fusionner afin de contrer un endettement excessif. Concrètement, le nouveau crédit créé cherche généralement à diminuer les mensualités. Cela permet à l’emprunteur de bénéficier d’une certaine bouffée d’oxygène, dans la mesure où le poids des crédits par mois est allégé, et qu’une part plus importante de trésorerie lui est rendue. D’ordinaire, afin d’arriver à cet objectif, la durée du nouveau prêt contracté est allongée. Attention donc, car le fait de regrouper des crédits se traduit souvent par une augmentation du coût global. La loi n°2010-737 du 1er juillet 2010, impulsée par Christine Lagarde et entrée en vigueur en janvier 2013, a d’ailleurs réformé en profondeur la protection des consommateurs en matière de crédit à la consommation et a instauré des dispositifs approfondis pour lutter contre le surendettement (obligation pour le prêteur de vérifier la solvabilité de l’emprunteur, obligation pour le prêteur de consulter le fichier FICP qui contient les incidents de remboursement sur les crédits des particuliers, remise obligatoire d’une fiche de dialogue et d’information, extension du délai de rétractation de 7 à 14 jours…).

Mais revenons au regroupement de crédit, à travers un exemple. Prenons une famille lambda, ayant un crédit immobilier, un crédit auto, un crédit renouvelable, et un découvert. Avec un prêt de substitution, le but sera donc de faire descendre leur taux d’endettement au regard de leurs revenus, et de faire descendre les mensualités. Avant d’arriver à ce regroupement, une petite simulation est généralement nécessaire, où vous devrez indiquer le nombre de crédits en cours, les besoins en trésorerie, les ressources mensuelles du foyer (salaires, retraites, revenus fonciers, allocations…). Les données sont ensuite analysées par un logiciel ou directement par un conseiller. Que faire ensuite ? Une fois votre profil de remboursement établi, libre à vous de rediriger la somme empruntée vers les projets qui vous tiennent à cœur.

En France, les crédits renégociés représentent encore une part faible des encours totaux ; mais la multiplication des établissements de crédits et la digitalisation des canaux de vente (ex : simulations gratuites en ligne, explications didactiques à travers des vidéos) changeront certainement la donne. Les statistiques de la Banque de France montrent une production toujours aussi soutenue de nouveaux crédits à l’habitat. En novembre dernier, le taux de croissance en glissement annuel des crédits aux particuliers se maintenait (+4.6%, après une hausse de +4.7% en octobre). La production mensuelle CVS de crédits à l’habitat se portait à 22,5 milliards d’euros, après 23,4 milliards en octobre. La pandémie, avec d’une part une récession massive pour le pays prévue pour 2020 (-8,3% pour le PIB français d’après l’INSEE), et une diminution du pouvoir d’achat de l’autre (baisse de 0,5% prévue) pourrait accélérer la renégociation et les opérations de crédit. Les ménages dans le besoin peuvent également tirer profit des faibles taux d’intérêt actuels, eux-mêmes dus à la pandémie. La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne est en effet particulièrement accommodante. Pour relancer l’économie au sein de la zone euro et favoriser une reprise de la consommation, le taux d’intérêt pour les opérations principales de refinancement, le taux d’intérêt appliqué à la facilité de prêt marginal et celui de la facilité de dépôt sont inchangés depuis des mois, à respectivement 0,00%, 0,25% et -0,50%, et rien ne laisse croire que ceux-ci remonteront à court terme. Par ailleurs, la Banque Centrale continue d’effectuer des achats nets dans le cadre de son programme d’achats d’actifs à un rythme mensuel de 20 milliards d’euros. Autre mécanisme et non des moindres, les opérations ciblées de refinancement de long terme (Targeted Longer-Term Refinancing Operations, TLTRO III) stimulent le canal bancaire et visent spécifiquement à favoriser l’octroi de crédits aux acteurs économiques (prêts aux ménages hors prêts immobiliers et prêts aux entreprises non financières). Le but est d’éviter une situation similaire à celle qui prévalait lors de la crise de 2008, où les banques avaient brutalement décidé de couper leurs financements à l’économie – cette fois, les banques sont plus que jamais poussées à faire preuve de souplesse, ce qui in fine bénéficie aux consommateurs dans le besoin.

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