Les marchés actions fortement en recul au dernier trimestre 2018

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Les marchés actions auront fin par céder lors du dernier trimestre 2018, affichant des baisses dont l’ampleur n’avait plus été observée, durant cette période de l’année, depuis la crise financière de 2008. L’année 2018 s‘est également distinguée par des performances négatives dans plus de 80% des classes d’actifs, laissant peu de chance aux investisseurs, même diversifiés, de sortir indemnes de cette année particulière. Bien que de nombreux facteurs expliquent pareille déconvenue, la principale raison d’inquiétude des marchés a trouvé sa source dans la politique monétaire américaine, qu’il s’agisse de la poursuite du processus de normalisation des conditions monétaires (réduction de la taille du bilan) et hausses de taux) ou des interventions maladroites de Jérôme Powell, président apparemment moins rompu que ses prédécesseurs à l’art de la communication d’une banque centrale.

La possibilité d’un pic cyclique des actifs risqués avait déjà été évoquée plusieurs fois par les analystes, après une très longue période durant laquelle les prix avaient progressé bien plus vite que les fondamentaux. Malgré cela, le marché espérait identifier, à court terme, des opportunités d’investissements. L’habituel et attendu rallye de fin d’année n’a finalement pas eu lieu, toutefois la violence de la correction des bourses mondiales courant décembre a tout de même offert l’occasion d’une légère reprise d’exposition aux actions.

La croissance économique mondiale poursuit son expansion mais son rythme faiblit. Le FMI prévoit désormais une progression de 3.5% pour 2019 après avoir déjà révisé ce chiffre à la baisse il y a quelques mois, de 3.9% à 3.7% alors que la désynchronisation observée l’an passé perdure. Les Etats-Unis affichent un tableau conjoncturel plutôt favorable, soutenu par le relâchement budgétaire, la stabilité des investissements et la vigueur de la consommation des ménages, elle-même dopée par la chute des prix du pétrole et l’accès bon marché au crédit ainsi que la hausse des salaires. Le ralentissement de la Chine (taux de croissance annuel actuel +6.4%), seconde puissance économique mondiale avec un produit intérieur brut de 13 ‘000 milliards de USD, semble voué à se poursuivre malgré les efforts de la Banque Populaire de Chine (baisse du taux de réserves obligatoires) et de ceux de Xi Jinping et de son gouvernement (réduction d’impôts et des taxes commerciales, d’autres mesures étant attendues à l’issue du Congrès national du peuple en mars. En effet, les surcapacités restent importantes et l’endettement élevé, comme en témoigne le niveau d’endettement du secteur privé (hors entreprises financières) qui représente plus de 200% du produit intérieur brut contre 150% aux Etats-Unis.

En Europe, la confiance des entreprises, qui a chuté au plus bas de ces 5 dernières années, et la récente décélération de la dynamique de croissance inquiètent, même si une stabilisation soutenue par un marché du travail porteur et une augmentation du pouvoir d’achat n’est pas à exclure. En Suisse, après une année 2018 solide qui a vu le produit intérieur brut croître de +2.6%, le Secrétariat à l’économie, moins optimiste, vient de réviser ses prévisions 2019 à 1.5% contre 2.0% auparavant.

Quant aux pays émergents, leur situation reste délicate. Fragilisés par la hausse du dollar américain, ces derniers devront affronter la faiblesse du commerce international (le secteur manufacturier devrait entrer en récession au premier semestre de cette année) ainsi que la poursuite du retrait des liquidités mondiales.

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