Prêt-emprunt de titres : histoire du marché & raisons

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Le marché des prêts ou emprunts de titres s’est développé initialement en Grande-Bretagne, à partir du XIXème siècle. Les titres empruntés par les teneurs de marché concernaient alors principalement des titres de qualité première, notamment ceux qui étaient liés à l’Etat. En l’échange des titres prêtés, les teneurs de marché fournissaient des nantissements non financiers afin de couvrir les prêteurs contre le risque de défaut. Ce marché est plus ancien que celui des accords de rachats (« repo »), lequel connut son émergence sous l’impulsion du Système de Réserve Fédérale américain en 1918.

Les prêts de titres permettent aux prêteurs d’obtenir un revenu additionnel, grâce à des titres généralement inusités. Les transactions sont ainsi mues soit par la nécessité d’obtenir des liquidités, soit par la nécessité d’obtenir des titres. Lorsque les transactions sont mues par la liquidité, les titres sont échangés contre une somme d’argent qui est immédiatement réinvestie ou réutilisée. L’univers des titres acceptés pour de telles opérations dépend évidemment de chaque contrepartie, mais peut recouvrir différentes classes d’actifs (actions, obligations gouvernementales, obligations de sociétés, etc.).

Lorsque les transactions sont mues par la nécessité d’obtenir des titres, cela peut répondre à des besoins de couverture, de tenue de marché ou d’arbitrage.

Une contrepartie ayant par exemple pris une position à la baisse dans le marché via une vente à découvert devra se couvrir en étant à-même de livrer les titres à l’acheteur. Ne possédant pas lesdits titres en portefeuille, cette contrepartie n’a d’autre choix que de les emprunter à une autre contrepartie. La vente à découvert est un pur pari directionnel sur l’évolution du sous-jacent, mais qui nécessite donc de pouvoir trouver le sous-jacent en quantité suffisante.

Les teneurs de marché jouent un rôle fondamental dans la liquidité d’un marché en ce qu’ils offrent ä la fois un prix à l’achat et un prix à la vente sur un titre. Lorsque les clients achètent des titres que les teneurs de marché ne possèdent pas, ces derniers sont tenus de les emprunter afin de pouvoir les vendre. La possibilité de tenir un marché sur un titre illiquide est donc fortement liée à la capacité du teneur de marché à emprunter ledit titre auprès de ses partenaires prêteurs. La tenue d’un marché étant une activité à très court terme (capacité de fournir des prix ä tout instant), les teneurs de marché se doivent de posséder des accords privilégiés et relativement automatisés ou standardisés avec des prêteurs.

Dans une opération d’arbitrage sur actions, un trader peut être amené à acheter un premier titre tout en vendant simultanément un autre titre, pariant sur une surperformance du premier titre par rapport au second. Pour couvrir la vente de la seconde action, le trader devra néanmoins l’emprunter avant de la vendre. Dans une opération d’arbitrage sur obligation convertible, un trader achètera une obligation tout en vendant simultanément le nombre d’actions contenues dans la partie convertible. Même impact : le trader devra emprunter les titres avant de pouvoir les vendre.

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