L’eau, pétrole du XXIème siècle ?

L'eau, pétrole du XXIème siècle ?

La hausse de la demande d’eau est structurelle, elle correspond à la croissance démographique, à la hausse du niveau de vie dans les pays émergents avec les changements de réglementation que cela implique, ainsi qu’à de nouveaux usages (hydrocarbures, …).

Les ressources naturelles ne suffisent déjà plus, et si aucune mesure n’est prise, 45% du PIB mondial pourrait être affecté par la rareté de l’eau en 2050, avec 50 pays en situation de conflit potentiel : l’eau est le 3ème risque systémique du siècle, derrière la crise financière et le chômage élevé.

“L’eau” représente un marché de $600 milliards par an, en croissance annuelle de 7%. Il existe un indice sur le thème, le S&P Global Water (qui surperforme le MSCI World sur les 5 dernières années), qui comporte des sociétés plus ou moins proche de la thématique. Nous avons, pour notre part, décidé d’élaboré une stratégie actions sur mesure pour jouer le secteur.

Une crise globale en devenir

La rareté de l’eau est déjà une réalité : 35% de la population mondiale n’a pas accès à des conditions sanitaires décentes, et 10% n’a qu’un accès limité à l’eau potable.

• La demande en eau va dépasser les ressources existantes de 40% d’ici 2030 d’après le Forum Economique Mondial.

• Le rythme d’épuisement s’accélère : Pollution des cours d’eau, épuisement des nappes et recours croissant à l’irrigation immobilisent et détruisent des ressources. Les plus accessibles ont en partie disparu : mer d’Aral, mer Morte et lac Tchad ont irrémédiablement disparu, la région de Pékin a perdu 95% de ses lacs en 20 ans, certains fleuves comme le Colorado n’atteignent plus la mer, etc. Les ressources les plus difficilement accessibles commencent à être exploitées grâce aux avancées des techniques pétrolières (puits de 2 km au Yemen, …)

L’exemple américain

La situation est très critique dans les états les plus riches du pays : la Californie et le Texas (respectivement 1er et 2ème en termes de PIB) souffrent d’une sécheresse pluriannuelle alors que leur population doit croître de 20% d’ici 2020.

En Californie, la diminution du manteau neigeux de la Sierra Nevada met directement en danger l’agriculture dont l’irrigation est assurée à 40% par l’eau acheminée depuis la montagne. Au Texas, on prévoit un doublement de la quantité d’eau utilisée, pour l’exploitation du pétrole de schiste, dans les 5 prochaines années.

L’impact économique du stress hydrique est considérable

Les ressources en eau sont locales mais le problème global : 45% du PIB mondial est “en risque” en 2050 et 50 pays en situation de conflit potentiel avec leur voisin pour le contrôle des ressources. C’est le 3ème risque systémique du 21ème siècle.

Cette problématique concerne les pays émergents comme l’OCDE. Si l’agriculture est le plus gros consommateur d’eau, c’est l’industrie, forte composante du PIB, qui verra sa consommation exploser dans les prochaines années (surtout dans les BRICs).

Traitement des eaux usées

Le traitement des eaux est un moyen d’augmenter la disponibilité des ressources existantes, et regroupe tous les processus permettant de rendre l’eau potable pour l’Homme ou utilisable pour l’agriculture, l’industrie ou le rejet dans la nature.

Aujourd’hui, seul 3% de l’eau utilisée est recyclée au niveau mondial. Le levier est important quand on voit que 75% des eaux usées sont recyclées en Israël. Le marché du traitement des eaux avoisine $180 milliards par an. Ce marché concerne tout d’abord l’industrie, car indispensable pour refroidir les générateurs d’électricité, pour l’extraction minière et la production pétrolière (notamment le forage horizontal). L’industrie minière investit à elle seule $12 milliards par an dans le traitement de l’eau (+300% en 4 ans).

Il existe également un marché en très forte expansion du fait de la réglementation : le traitement des eaux de lest des bateaux. Une convention internationale (“BWMC”) contraindra chaque bateau à traiter ses propres eaux de lest. La mise aux normes implique $30 milliards d’investissements sur 10 ans.

La désalinisation est quant à elle devenue un marché global qui n’est plus réservé au pays du Moyen-Orient, 1% de la population mondiale dépendant de cette source d’eau potable. La croissance du marché est de 15% par an et dépassera les $40 milliards en 2025, notamment grâce à la Chine et aux pays de la Méditerranée. La baisse du prix du pétrole est de plus un facteur de soutien à la construction de nouvelles usines.

L’un des marchés les plus importants du traitement des eaux est celui des « Sciences de la Vie ». Il s’agit des instruments de mesure destinés aux laboratoires et à l’industrie et qui assurent la qualité de l’eau, de l’air et des aliments, en utilisant principalement les méthodes de la chromatographie, de la filtration et de l’osmose inverse. Le marché avoisine les $75 milliards.

Le cas de la Chine mérite d’être étudié à part, le traitement des eaux dans le pays subissant une véritable révolution. La Chine possède 7% des ressources pour 16% de la consommation mondiale. 20% des ressources ne sont pas potables, et la consommation des ménages explose (prévision de +100% en 15 ans !). Le problème est donc devenu une priorité, et les investissements dans l’eau vont exploser en 2015 : les projets prévus dans le dernier plan quinquennal, pour un total de RMB 430 milliards, ont pris du retard, et un nouveau plan d’action de RMB 2,000 milliards sera détaillé. Dans les 5 à 7 prochaines années, les secteurs environnementaux en Chine connaîtront une croissance supérieure au reste de l’économie.

Optimisation de l’utilisation

Mieux contrôler l’utilisation de l’eau est l’une des solutions aux problèmes soulevés. Par exemple aux U.S., la consommation d’eau à usage résidentiel augmente plus vite que la population, preuve que la crise de l’eau est autant une conséquence de la rareté que de son gaspillage.

Le marché de l’irrigation agricole est l’un des plus importants de ce point de vue. Son optimisation est vitale, notamment avec l’élévation du niveau de vie des pays émergents qui implique un régime plus riche en protéines animales (1 kg de Bœuf demande 10x plus d’eau qu’1 kg de Blé ou de Riz).

L’optimisation de la consommation domestique est également un enjeu majeur. On estime qu’il y aura une augmentation de 150% du nombre de compteurs intelligents d’ici 3 ans, alors qu’ils représentent déjà un marché de $1 milliard, en croissance de 20% par an.

Enfin la consommation industrielle (équipements de mesure, de contrôle, ou sanitaires) représente aussi un vecteur d’optimisation.

Optimisation de l’utilisation

Les sociétés d’infrastructures présentes dans notre sélection s’occupent de la construction des usines de traitement, la fabrication de tuyaux, de pompes et de valves.

Ces acteurs sont indispensables dans la chaîne de l’eau. 2/3 du marché est représenté par la transmission et la distribution de l’eau, 1/3 représentant la partie traitement et stockage.

En savoir plus

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Sesame Financial Group est une société financière basée en Suisse, élaborant des notes de recherche propriétaires ainsi que des stratégies sur mesure réservées à ses clients. Pour en savoir plus : Sesame-Financial.com

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