Comment calculer le temps de retour actualisé sur investissement ? Définition & exemple
En juin 2014, quelques semaines après le sacre du Paris Saint-Germain à la tête du championnat français de football, la ligue professionnelle de Football (LFP) a annoncé avoir signé un accord avec beIN Sports pour la diffusion des matchs du club de la capitale à l’étranger, et ce jusqu’en 2024. Le montant de ce contrat dépassait les 80 millions d’euros. Combien de temps faudra-t-il à la chaîne qatarie pour amortir cet investissement ? Comment prendre en compte l’horizon lointain des flux financiers potentiels ? Comment calculer le temps de retour actualisé sur investissement ? Définition & exemple de calcul.
Calcul du temps de retour actualisé : exemple numérique
L’une des principales limites du temps de retour sur investissement est son absence de prise en compte de la valeur temps. Autrement dit, les flux financiers futurs que permet de générer l’immobilisation ne sont pas actualisés. Une telle méthode est en contradiction avec l’un des principes forts de la finance moderne. Une manière simple d’y remédier serait donc d’appliquer un taux d’actualisation aux flux futurs.
Pour illustrer le calcul du temps de retour actualisé, supposons qu’un investisseur cherche à obtenir un taux de rendement annuel de 15% sur ses acquisitions. Chaque flux financier futur doit donc subir un taux d’actualisation de 15% avant d’être additionné aux autres flux.
Pour un investissement initial de 37.000.000€, le temps de retour actualisé serait de 3 ans. Ce n’est en effet qu’à la troisième ligne du tableau que les flux de trésorerie actualisés et cumulés dépassent le montant de l’immobilisation. En revanche, sur la base du temps de retour non actualisé, il suffirait simplement d’attendre 2 ans.
De façon générale, un investissement doit être rejeté si le temps de retour actualisé est supérieur à la période maximale fixée en amont. L’investissement ci-dessus aurait par exemple été refusé si l’objectif était de récupérer la somme mobilisée initialement avant deux ans.
Les limites du temps de retour actualisé
Bien que contournant les limites rédhibitoires du temps de retour non actualisé, le calcul du temps de retour actualisé n’est pas pour autant fréquemment utilisé en finance. La plupart des investissements sont jugés à l’aune de la valeur actualisée nette qui les sous-tend. Le temps de retour actualisé n’est qu’une variante de la valeur actualisée nette, ajoutant une étape supplémentaire de calcul.
La seconde limite tient au fait que la période maximale de prise en compte des flux financiers est toujours arbitraire, comme dans le calcul du temps de retour classique. Pourquoi, dans l’exemple ci-dessus, les flux survenant au-delà de la cinquième année ne sont pas pris en compte ? Sur quelle période doit être fixé le calcul du temps de retour ? Un projet avec une valeur actualisée nette positive pourrait être rejeté simplement parce que la période retenue pour la prise en compte des flux de trésorerie est trop courte.