Gestion financière : de la budgétisation des investissements à la structure du capital
Peu importe le secteur considéré, peu importe la taille de la compagnie, ses produits ou ses services, la gestion financière s’impose rapidement comme l’une des tâches quotidiennes de l’entreprise. Elle obéit aussi bien à des motifs politiques (s’assurer que les intérêts des actionnaires et ceux de l’entreprise sont les mêmes) qu’économiques (s’assurer que l’entreprise soit pérenne, à tout moment). Mais quelles sont les responsabilités d’un directeur financier ? Les tâches d’un directeur financier sont bien évidemment multiples, mais peuvent être regroupées autour de trois grands axes : la budgétisation des investissements, la définition de la structure du capital et la gestion des besoins en fonds de roulement.
La budgétisation des investissements
L’une des tâches principales du directeur financier est de correctement anticiper les besoins en investissements de son entreprise, et savoir saisir les opportunités qui s’offriraient à celle-ci. La budgétisation des investissements consiste donc à valoriser les flux financiers potentiels qui découleraient d’un investissement, et de les comparer aux coûts initiaux (acquisition, mise en place, etc.). L’évaluation de la valeur présente d’un investissement, de l’indice de profitabilité, du taux interne de rendement (TIR) ou du délai de récupération font partie de ce travail de budgétisation.
Pour un constructeur automobile, il peut s’agir par exemple de la pénétration d’un nouveau marché géographique, ou du lancement d’une nouvelle voiture. Les revenus potentiels seront-ils à la hauteur des investissements initiaux ? Y a-t-il des investissements plus rentables ? Faut-il privilégier le lancement d’une seule nouvelle voiture, ou la rénovation, plus éparse, de toutes les gammes ?
Plusieurs éléments vont entrer dans l’équation de la budgétisation : le montant de l’investissement, le temps d’attente avant de percevoir les flux financiers qui en découlent et, bien sûr, la probabilité de réellement recevoir ces flux. Ces trois facteurs peuvent donner une infinité de scénarios.
La definition de la structure du capital
La seconde tâche du directeur financier a trait à la structure du capital. En d’autres termes, pour financer ses investissements, l’entreprise a-t-elle intérêt à privilégier la dette ou l’émission d’actions ? Comment l’entreprise peut-elle concilier ses investissements et ses besoins de financement ?
Le recours à la dette peut se matérialiser de différentes manières ; par exemple, par l’ouverture d’une ligne de crédit, par un emprunt classique, par l’émission d’obligations (avec différents degrés de séniorité). Le recours aux actions peut être matérialisé par l’émission d’actions classiques ou par l’émission d’actions préférentielles. Le mélange entre dettes et actions affectera le degré de risque porté par l’entreprise (doit-elle absolument faire face à ses créditeurs ou est-elle uniquement financée par des actionnaires ?) et sa valeur. Est-il préférable d’émettre des actions, quitte à rémunérer les actionnaires ad vitam aeternam par le biais des dividendes et diluer le pouvoir décisionnel à cause des droits de votes, plutôt que de souscrire un emprunt, et faire face absolument à ses obligations financières ?
Le directeur financier devra savamment étudier les sources de financement les moins onéreuses, et les moins pesantes à long terme.
Couvrir les besoins en fonds de roulement
La dernière question à régler pour le directeur financier est la suivante : comment gérer ses besoins en fonds de roulement ? Autrement dit, comment s’assurer que les actifs circulants (liquidités, créances, stocks, valeurs mobilières de placement, etc.) sont suffisants pour faire face aux passifs à court terme (dette envers les fournisseurs, emprunts et découverts, etc.). On touche là au quotidien de l’entreprise et à l’exploitation de son activité. De la vente des stocks et de l’encaissement rapide des créances clients découlent les remboursements des dettes envers les fournisseurs ou des intérêts envers les créditeurs.
Le directeur financier doit donc veiller à garder un œil sur les liquidités disponibles, mais également sur la politique d’encaissement et de financement à court terme de la société. Dans le cas du constructeur automobile, celui-ci doit par exemple évaluer la pertinence de ventes à crédit, mais également la durée moyenne de paiement envers ses fournisseurs, par exemple de pièces détachées.