Contrats forward : caractéristiques basiques, prix de livraison & risque de défaut

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Les contrats à terme sont parmi les instruments financiers les plus négociés. Populaires, transparents, faciles à comprendre, ceux-ci servent à la fois d’outils de spéculation et de couverture. Quel est le fonctionnement d’un contrat forward ? Quels sont les exemples de positions prises à travers ces instruments ? Comment les déboucler ? Existe-t-il un risque de défaut dans ces contrats ?

Par définition, un contrat forward est un accord entre deux parties pour s’échanger un actif à une date et à un prix fixés à l’avance, dans une quantité donnée. Il s’agit, contrairement aux options, d’un engagement ferme. On dit que la partie acheteuse est longue et que la partie vendeuse est courte. Aucun échange d’argent n’est réalisé en date initiale (hormis les dépôts de garantie qui sont parfois demandés).

Un agriculteur peut, par exemple, choisir d’entrer dans une position courte sur un contrat forward avec une centrale d’achat, ce qui lui permettrait de fixer à l’avance le prix de vente de sa récolte, et donc de se couvrir contre le risque de fluctuation des prix. En signant un tel contrat, l’agriculteur n’est plus affecté par les variations de prix entre la date de signature de son contrat et la livraison de sa récolte. Si les prix chutent d’ici la livraison, son contrat lui permet de toute façon de livrer sa marchandise au prix fixé. Le risque d’un tel contrat est de voir, au contraire, les prix des denrées augmenter d’ici la livraison, ce qui représenterait une opportunité perdue d’avoir vendu à meilleur prix. L’intérêt du contrat forward est ailleurs ; il permet tout simplement de geler le prix de l’actif sur lequel il porte.

Les contrats forward peuvent être débouclés de façons différentes lors de la livraison. S’il s’agit d’une livraison physique, l’acheteur du contrat verse au vendeur un montant correspondant au prix fixé à l’avance multiplié par la quantité signée, tandis que la contrepartie en position courte procède à la livraison du sous-jacent, laquelle peut parfois prendre quelques jours. S’il s’agit, en revanche, d’un dénouement en numéraire, la contrepartie en position longue et celle en position courte s’échangent simplement la différence entre la valeur du contrat et la valeur du sous-jacent sur le marché, à la date finale.

Imaginons par exemple un jeune trader qui souhaiterait prendre une position longue sur l’action ABC, au prix de 50€ et pour une quantité de 1.000 titres. Si, à maturité, l’action cote 52€, ce trader recevra soit 1.000 actions s’il a choisi une livraison physique (d’une valeur totale de 52.000€, pour un prix payé de 50.000€), soit il percevra un versement direct de 2.000€.

Les contrats forward, comme bon nombre de produits dérivés qui ne sont pas échangés sur des marchés organisés, sont soumis au risque de défaut. Cela constitue d’ailleurs l’une des grandes différences vis-à-vis des contrats futures, lesquels passent par des chambres de compensation, fonctionnent grâce à des dépôts de garantie et subissent des appels de marge. Il est possible, dans un contrat forward, que l’une des deux contreparties présentes dans le contrat ne puisse faire face à ses obligations. Dans l’exemple d’un contrat forward sur l’action ABC, la contrepartie courte, chargée de livrer les actions, pourrait par exemple être trop sévèrement affectée par la hausse des cours et devenir incapable de se procurer les titres si elles ne les possédait pas en stock.

Que se passe-t-il, enfin, si l’une des contreparties cherche à sortir de sa position avant l’expiration du contrat ? Si les contrats forward ne disposent pas de clause de débouclement automatique, l’une des solutions les plus simples consiste à prendre une position inverse.

Supposons que le jeune trader sur l’action ABC ait changé d’opinion en cours de route, ne souhaitant plus faire l’acquisition à terme de ses 1.000 titres à 50€. S’il existe une contrepartie sur le marché prête à entrer sur un contrat forward en position longue à 54€ par exemple, sur la même échéance, le jeune trader pourrait alors lui faire face en se mettant en position courte. A maturité, le jeune trader recevra, grâce à son premier contrat, les actions à 50€. Il pourra les livrer, grâce au second contrat, à 54€. Dès la signature du deuxième contrat, le jeune trader sait donc qu’il empochera, quel que soit le cours de l’action ABC, un gain net de 4€. Bien que résiduelle, la possibilité de voir l’une des contreparties faire défaut subsiste. Le jeune trader pourrait alors avoir intérêt à demander à sa première contrepartie de faire directement face à sa seconde contrepartie, afin d’annuler ses contrats et le faire sortir des échanges, éliminant ainsi les risques de défaut auxquels il était exposé.

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