Goldman Sachs : les stagiaires renvoyés chez eux après minuit
Les petites mains de l’une des banques d’affaires les plus prestigieuses de Wall Street vont enfin pouvoir dormir sans culpabiliser. Les directives de Goldman Sachs envoyées aux 2.900 stagiaires de la promotion 2015 sont claires : il est obligatoire de quitter le bureau avant minuit au plus tard et de ne pas revenir avant 7h00 le lendemain. En d’autres termes, il leur est demandé de respecter un certain équilibre de vie, qui avait jusqu’ici tendance à être précaire dans le secteur.
Les stagiaires, avec peu ou pas d’expérience, préparent généralement leur entrée dans le monde de la finance au travers d’un programme s’étalant sur 10 semaines, en tant qu’analyst ou associate. Un laps de temps court mais intense, où les débutants doivent redoubler d’efforts pour faire bonne impression, construire leur réseau et convaincre les collaborateurs de la banque de bien vouloir les inviter à de nouveaux entretiens, pour un emploi à plein temps.
« Cette directive est en ligne avec notre objectif consistant à fournir une expérience stimulante et enrichissante à chaque stagiaire », a déclaré le porte-parole de la firme, Michael DuVally.
Bien que les horaires puissent sembler extrêmes, le secteur n’est pas réputé pour être extrêmement doux avec ses fraîches recrues. Justin Kwan, analyste chez Barclays, a été licencié en juin après avoir envoyé certaines consignes aux stagiaires en formation. Celui-ci préconisait, pêle-mêle, de « ne jamais enlever sa veste », « amener un tapis de yoga pour dormir sous le bureau » ou « amener des cravates de rechange pour qu’elles puissent servir de serviettes aux supérieurs ».
La mort de Moritz Erhardt, jeune stagiaire de Bank of America, décédé après 72 heures sans sommeil en 2013, a cependant provoqué quelques remous. Lloyd Blankfein, CEO de Goldman Sachs, avait alors encouragé ses stagiaires à plus de maturité : « vous devez être intéressant, vous devez avoir des intérêts en dehors de votre travail, vous devez être une personne à qui l’on souhaiterait parler ».
