Corrélation entre les marchés émergents et les marchés développés en baisse ? Quid de la corrélation actions vs matières premières ?
La corrélation entre les marchés émergents et les marchés développés, sur actions, s’est particulièrement affaiblie cette année. Si l’on fait abstraction des évènements macroéconomiques ayant eu lieu depuis un an, et en particulier de la crise des dettes souveraines, une telle décorrelation est due à deux facteurs. D’une part, un rapatriement naturel des fonds investis vers les pays d’origines des investisseurs, surtout dans la mesure où toutes les classes d’actifs étaient devenues hautement corrélées. D’autre part, la montée en puissance des investisseurs des pays émergents qui s’approprient leur propre marché, là où quelques années auparavant ceux-ci étaient majoritairement investis par des occidentaux. Mais peut-on réellement parler de décorrelation structurelle pour autant ?
Pas si sûr, car à bien regarde les corrélations réalisées entre les deux marchés, sur deux rolling périodes différentes, on constate que la corrélation réalisée 6 mois est au même niveau (70%) que la corrélation réalisée 12 mois.
La prévalence de forts risques macroéconomiques mondiaux entre 2008 et 2012, de la crise des subprimes à la crise des dettes souveraines, a certainement augmenté les niveaux de corrélation réalisés (plus de 85% entre 2009 et 2011). Mais la hausse de la corrélation ne se résume pas seulement aux marchés actions des pays développés vs pays émergents. Les marchés des matières premières ont également connu une hausse sensible de leur corrélation réalisée avec les marchés actions mondiaux (jusqu’à 80% de corrélation avec l’indice GSCI Total), notamment parce que l’accès au marché des matières premières a été simplifié depuis plus d’une décennie, et parce que les investisseurs y voyaient un bon moyen d’assurer la diversification de leur portefeuille.
Cette corrélation entre les matières premières et les marchés actions mondiaux a néanmoins connu une baisse, elle-aussi, fin 2012/début 2013. Encore une fois, parce que les risques macroéconomiques se sont atténués, mais aussi parce que l’intérêt des investisseurs pour les matières premières s’est quelque peu évanoui. Ceci est dû à des performances en demi-teinte (l’or a par exemple perdu 10% de sa valeur entre octobre 2012 et mars 2013), à des coûts de roulement importants, induits par l’allure en contango des futures sur matières premières, le peu de rendement à tirer de la détention de matières premières (contrairement à des actions ou à des obligations) et des considérations éthiques qui ont rendu la détention de matières premières agricoles assez décriée.