Dette émergente : les étoiles désormais alignées ?

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Grâce au rebond des matières premières, à la normalisation des spreads et à une stabilité accrue des notations financières, la dette émergente semble s’imposer comme une nouvelle opportunité d’investissement. Ce sentiment est d’autant plus prégnant que l’apaisement des tensions géopolitiques, que ce soit dans les pays émergents (affaire Petrobras en cours de traitement par la justice) ou les pays développés (Brexit désormais acté), ouvre de nouveau la voie à des investissements dans des actifs habituellement jugés plus risqués.

Les rendements des actions se sont effondrés ces dernières années. Le niveau des endettements des entreprises recule. Les investisseurs prêtent désormais attention à la gestion des bilans et à la stabilisation des revenus – un environnement généralement favorable pour le crédit.

La plupart des pays émergents – sauf ceux générant des revenus en dollars – émettent de la dette en devise locale, évitant les déséquilibres monétaires à l’origine de tant de problèmes observés ces années. Les conditions actuelles montrent que les opportunités résident à la fois dans la dette libellée en dollars américains, qu’il s’agisse de dette souveraine ou de dette d’entreprise. La dette en devise locale offre également des rendements intéressants, mais à pondérer naturellement par l’évolution des taux de change, souvent imprévisible pour les monnaies émergentes.

Le quasi-souverain ou les dettes d’entreprises majeures en Amérique Latine sont indéniablement les meilleures opportunités à l’heure actuelle. Les rendements sur de l’investment grade Latam atteignent quasiment le double de la dette américaine de bonne qualité, ce qui représente un point d’entrée intéressant. Même constant pour le high yield, lui aussi doublement supérieur sur le Latam versus les Etats-Unis.

Les notations de crédit, enfin, ont atteint leur plus bas et semblent rebondir. Cela constitue un fort signal d’amélioration à venir. La chute du baril de pétrole avait particulièrement affecté les pays exportateurs dépendants tels que le Brésil. Le baril de pétrole a désormais toutes les chances de repartir à la hausse, et regagner les 40-45 dollars d’ici un an. N’oublions pas que l’OPEP a suivi attentivement la correction du marché des matières premières et pourrait annoncer, d’ici la fin de l’année, un accord majeur pour limiter la production, même si le rééquilibrage demande/offre sera probablement long. Le rebond des matières premières non-énergie est lui aussi observable. Le fer a par exemple rebondi, soutenu par les réapprovisionnements, une consommation d’acier mondiale résiliente et des investissements massifs, notamment en Chine où le gouvernement tente de soutenir l’accession au crédit et à la propriété. Même constat pour les denrées agricoles, où les phénomènes climatiques tels qu’El Niño ou une sécheresse prolongée au Brésil pourrait continuer de soutenir les prix, et favoriser in fine les pays expotateurs.

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